Charles, Joseph, Marie GARCERIES
1/02/1903 Elne (Pyrénées-Orientales) – 16/06/1984 La Seyne-sur-Mer (Var)
Répétiteur, puis professeur-adjoint (1935-1938)
Résistant

Charles Garceries naît au pied des Pyrénées. Son père est, selon les sources, receveur des Postes ou des Finances. Celui-ci se retrouve en poste en Normandie où, après un baccalauréat obtenu à Caen en 1922, le jeune Charles va faire des études lui permettant d’entrer dans l’enseignement.
Il débute en tant que maître d’internat au collège de Flers-de-l’Orne (Orne) d’octobre 1922 à mai 1923 (stagiaire), puis d’octobre 1924 à novembre 1925 (périodes entrecoupées par le service militaire dont il sort caporal). Sa carrière se poursuit comme répétiteur dans la Manche, au collège de Valognes de novembre 1925 à mai 1926, puis au lycée de Cherbourg de mai 1926 à avril 1935, puis au lycée du Havre où il entre comme répétiteur en avril 1935. Il est alors noté qu’il est marié, avec deux enfants. À la rentrée 1937, il devient professeur-adjoint, ce qui n’est peut-être simplement qu’un changement de l’appellation de la fonction.
En 1938, Charles Garceries est nommé surveillant-général à Troyes (Aube), où il est encore en poste lorsque, en 1941, le gouvernement de l’État français de Vichy (Allier) le révoque pour avoir refusé de prêter serment au maréchal PÉTAIN, au prétexte de ses activités syndicales et politiques, mais aussi des lois contre la franc-maçonnerie.
Il regagne alors Le Havre, où il travaille comme employé dans l’entreprise de peinture de Pierre GOUJARD, un franc-maçon sympathisant de la Résistance, effectuant de nombreux travaux pour l’occupant, ce qui lui vaudra quelques soucis à la Libération. Charles Garceries s’engage dans le mouvement « Libération Nord » initié par Christian PINEAU et ses camarades du « Manifeste des douze ». Dans l’entreprise Goujard, « il devient [le] chef de travaux et passe une grande partie de son temps dans les bureaux allemands de la Bauaufsicht (surveillance des travaux) et sur les chantiers du port. L’entreprise devient alors un lieu de collecte d’informations sur les activités allemandes, transmises ensuite à l’Intelligence Service (SIS) par l’intermédiaire du réseau Libération Nord de Rouen et Darnétal » (Claude MALON). Pierre Goujard écrira plus tard : « Bien souvent, lorsque je discutais travaux avec les ingénieurs allemands dans mon rez-de-chaussée, une équipe de cinq ou six membres et plus quelquefois discutait résistance au premier étage ». Parmi ces membres figurent notamment Émile SICRE, futur président du « Comité local de Libération », premier maire du Havre (nommé mais non élu) de l’après-guerre, et Georges LE SIDANER (Ancien Élève, notamment de Jean-Paul SARTRE, membre de l’Association, avocat, Docteur en Droit, prisonnier de guerre évadé, membre de « L’Heure H »), nommé sous-préfet de Dieppe à la Libération.
Au Havre, Charles Garceries intègre le « Groupe Jean », créé par le corse Jean, Piot, Joseph ANDREANI, qui rejoint bientôt, en 1942, le réseau parisien « Saint-Jacques », créé dès 1940 par le lieutenant-colonel Maurice DUCLOS et affilié au BCRA de Londres (« Bureau central de Renseignement et d’Action » du « colonel Passy »). Il utilise apparemment le pseudonyme « Charles C 250 ». À partir du mois d’avril 1942, Charles Garceries est chargé de l'instruction des commandos de marine dans les Forces Françaises Combattantes, plus spécialement à Troyes et au Havre, et ce, jusqu'en 1944, apparemment sous la houlette d’un adjoint de Maurice Duclos, Félix BRUNAU dit « Nardan », architecte des bâtiments civils et des palais nationaux et officiellement urbaniste du Havre depuis le 8 février 1941.
Dès avril 1942, Charles Garceries participe à la mise hors service des machines d’un bateau corsaire allemand. En mai et juin 1943, il participe au sabotage de six autres navires.
En septembre 1944, il participe, à la tête d’un groupe d’une quinzaine d’hommes, aux combats de la rue Berthelot, puis s’en va servir de guide dans le quartier Sainte-Cécile.
Il reste ensuite en dehors de l’enseignement jusqu’en 1950, puis, en janvier, il est nommé professeur-adjoint au lycée de Bayonne (alors dans les Basses-Pyrénées, aujourd’hui dans les Pyrénées-Atlantiques). L’année suivante, il est au lycée de Dunkerque (Nord) avant de gagner celui de Digne (Basses-Alpes, aujourd’hui Alpes-de-Haute-Provence). Le 23 septembre 1954, Charles Garceries est nommé au lycée Martini de La Seyne-sur-Mer (Var) dont il est nommé, en 1956, surveillant général adjoint au chef d’établissement puis, en 1967, censeur.
Il meurt à l’âge de 81 ans.
Décorations :
Médaille de la Résistance française (1947)
Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil
Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre
Croix du Combattant volontaire de la Résistance
Charles Garceries est homologué FFC (« Forces française combattantes ») et FFL (« Forces françaises libres »).
Son frère cadet, René Garceries, s’illustrera lui aussi dans la Résistance, sera arrêté à Paris en 1944 par la « Gestapo », torturé, blessé lors d’une tentative d’évasion, déporté à Dachau d’où il aura la chance de revenir vivant.
Sources :
- https://www.havrais-en-resistance.fr/annuaire-de-la-resistance-havraise/entry/32806/
- https://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=70046
- https://compagnonshavrais.jimdofree.com/biographies-de-ffl-du-havre/garceries-charles-r%C3%A9sistance/
- https://www.havrais-en-resistance.fr/view/admin/entry/33476/
- https://www.cnd-castille.org/resistant/garceries-rene-albert
- Archives du lycée
- Archives de l’Association
Écrit par : Jean-Michel Cousin
Le 08/03/2025