Georges, Yves LE SIDANER
24/08/1913 Le Havre – 16/07/1999 Rennes (Ille-et-Vilaine)
Élève du lycée de garçons (1924-1932)
Membre de l’Association des Anciens Élèves depuis 1949
Docteur en Droit, avocat
Résistant
Préfet
Écrivain

Georges Le Sidaner naît au Havre dans une famille d’origine bretonne. Son père est commis principal à l’Inscription maritime. Il effectue sa scolarité secondaire dans notre lycée, où il entre en sixième le 1er octobre 1924 en provenance de l’école Jean-Macé de Sanvic. La famille vit alors 3 bis rue du Funiculaire. Le jeune Georges apprend l’allemand en langue vivante. En 1930-1931, il suit une première B (latin-sciences) et est reçu à la première partie du baccalauréat. En 1932, il obtient son baccalauréat « philosophie » sous la houlette de Jean-Paul SARTRE (lire « Cette matinée d’été qui nous fit bachelier » dans les documents annexes).
Il entame ensuite des études de Droit qui vont l’amener à un doctorat, et devient avocat au barreau du Havre. Mobilisé, il est fait prisonnier pendant la campagne de 1940, mais parvient à s’évader. En mars 1942, il est recruté par Henri CHOQUET pour faire partie de son groupe de Résistance, antenne au Havre du réseau « Libération Nord » initié par Christian PINEAU et ses camarades du « Manifeste des douze ». Le groupe Choquet est spécialisé dans l’observation des navires et des troupes allemandes. Georges Le Sidaner organise les liaisons et rend compte chaque jour à Henri Choquet des renseignements qu’il parvient à recueillir en distribuant les tracts et journaux édités par son oncle, imprimeur à Trouville. Selon Michel CAILLIAU, fils de Marie-Agnès DE GAULLE et donc neveu du Général, fondateur du MRPGD (« Mouvement de Résistance des Prisonniers de guerre et Déportés »), Georges Le Sidaner va intégrer « Libération Nord » en octobre 1942. De juillet 1943 à la Libération, il fera partie de son état-major, étant adjoint de Henri RIBIÈRE entre Le Havre et Paris et travaillant en liaison avec le réseau « Cohors-Asturies », créé lui-aussi par Christian Pineau à partir de « Libération Nord » et sous l’égide du BCRA (« Bureau central de Renseignement et d’Action ») de Londres et de son chef, le « colonel PASSY ».
En juillet 1943, Georges Le Sidaner (alias « Georges RIVOAL ») quitte le groupe Choquet pour rejoindre « L’Heure H ». Henri CHANDELIER et Raymond GUÉNOT (bientôt arrêté) le chargent des tracts et des journaux, et il est agent de liaison avec Rouen. Le 18 mars 1944, selon Brigitte GARIN, peu après l’arrestation de Roger MAYER et de Henri Chandelier survenue une semaine plus tôt, la Gestapo du Havre reçoit une lettre de dénonciation mettant en cause six personnes, dont Georges Le Sidaner. Celui-ci part alors se cacher, avec son groupe de combat, dans la région rouennaise, parvenant ainsi à éviter l’arrestation. En 1944, il devient membre du MRPGD pour pouvoir mieux assurer la liaison entre ce groupe et « Libération Nord ». Puis il se réfugie à Paris où il est nommé, à l’été 1944, capitaine dans l’état-major de « Libération Nord ». Il va alors participer aux combats de la Libération de Paris, qui surviendra le 25 août. Avec d’autres groupes, il occupe le ministère de l’Intérieur, place Beauvau, la Maison du Prisonnier, place Clichy, et la « Kommandantur » située dans les locaux de l’Hôtel Crillon, place de la Concorde.
Le 11 septembre 1944, selon Brigitte Garin, il est nommé sous-préfet de Dieppe par Jean Capdeville, qui assume les fonctions de directeur militaire de « Libération Nord » en Normandie. Georges Le Sidaner va alors effectuer une carrière dans l’administration préfectorale. On sait notamment qu’il sera sous préfet d’Oran en 1953, sous-préfet de Lannion puis de Barcelonnette en 1974. En même temps, il révélera un certain talent pour l’écriture en publiant « À la volette », un roman sur l’apprentissage de la vie, Prix des Lecteurs 1951, « Chez Marie Bezette » en 1953, roman avec pour toile de fond Dieppe et sa région, « Po! po! po! ou un certain Oran » (avec des dessins de Charles BROUTY), et « Granit rose Granit gris », recueil de chansons et poèmes bretons, Prix des Poètes bretons 1960. Il écrira également la préface de quelques ouvrages : « La société d’Oranie » en 1953, « L’Homme d’ailleurs », pièce de Élie-Georges BERREBY créée au théâtre municipal d’Alger en 1954, « Maires sans écharpes » de Jeanne Marie GRANDPIERRE en 1962, et enfin « Comme on connaît ses saints » de Pierre-Jakez HELIAS en 1962 également.
L’heure de la retraite venue, Georges Le Sidaner se retire en Bretagne, dans le Trégor. Il meurt à l’âge de 85 ans.
Décorations :
Médaille de la Résistance française (1946)
Chevalier du Mérite social
Chevalier dans l’Ordre des Palmes académiques
- Médaille de sauvetage
Il a été homologué FFI (Forces françaises de l’Intérieur) et s’est vu attribuer le 15 décembre 1954 la carte de Combattant volontaire de la Résistance.
Sources :
- https://www.havrais-en-resistance.fr/view/admin/entry/33476/
- https://lecolesanslescolles.blogspot.com/2012/09/georges-le-sidaner.html
- https://data.bnf.fr/fr/documents-by-rdt/12619563/te/page1
- https://www.lemonde.fr/archives/article/1974/09/18/un-mouvement-des-sous-prefets-affecte-soixante-quatorze-postes_2527525_1819218.html
- Archives de l'association
Écrit par : Jean-Michel Cousin
Le 08/03/2025