Robert, Raymond, Jules JOIN

22/10/1919 Le Havre – 1/02/1990 Cannes (Alpes-Maritimes)

Élève lycée de garçons (1929-1936)

Résistant

Membre des Forces françaises libres


Archives lycée
En seconde, en 1934-1935.

Robert Join naît au Havre. Il y sera élève de notre lycée pendant sept ans, de la sixième à une première littéraire. On ne sait rien de la vie de Robert Join entre 1936 et 1943, sinon qu’il épouse, en 1942, Simone SOULOUMIAC, sans doute rencontrée au Havre où le père de celle-ci, fonctionnaire, avait été temporairement muté, et qu’ils vivent ensemble 29 rue de Tournon, Paris VIème.

En juin 1943, Robert Join et son épouse s’engagent dans la France libre en intégrant le réseau de Résistance « Charette » ou « Charrette » (selon les auteurs consultés). Celui-ci est l’émanation du MRPGD (« Mouvement de Résistance des prisonniers de guerre et déportés », auquel appartient notamment notre camarade Philippe DECHARTRE), fondé entre autres par Michel CAILLIAU, et « Charette » naît à l’été 1943 suite à des entretiens de Cailliau, à Londres, avec André DEWAVRIN (le « colonel PASSY ») et Jean PIERRE-BLOCH, dirigeants du BCRA (« Bureau central de renseignement et d’action »), les services secrets gaullistes. Ce Michel Cailliau, originaire de Sainte-Adresse, n’est autre que le fils d’un ingénieur belge, Alfred Cailliau, et de Marie-Agnès de GAULLE, sœur aînée du général. Il avait été fait prisonnier en juin 1940 en Lorraine, détenu au stalag XI B de Bad Fallingbostel, en Basse-Saxe, rapatrié en mars 1942 par la Croix-Rouge pour une « fausse maladie »

L’une des activités de « Charette » est de faire sauter des voies ferrées et du matériel roulant. Robert Join (« Rimbert ») y est agent P2 (clandestin), son épouse est chargée d’acheminer les armes et les explosifs parachutés depuis Londres jusqu’au centre de Paris où elle les dissimule dans son appartement. En 1944, les activités du réseau s’accroissent pour assurer la protection et la réussite du débarquement en coupant les grandes voies d’approvisionnement des Allemands.

Le 11 février 1944, Robert et Simone Join sont arrêtés par la Gestapo, et une partie des armes et des explosifs est saisie. Elle est déportée le 18 avril 1944 à Ravensbrück où elle perdra l’enfant qu’elle porte. Lui est déporté par le convoi de Compiègne du 27 avril 1944 à Auschwitz, puis transféré au KL (Konzentrationslager ou camp de concentration) de Buchenwald et affecté au kommando Tröglitz-Rehmsdorf, à 50 kilomètres au sud-ouest de Leipzig. Il y travaille dans une usine de produits chimiques pour l’oxygénation des lignites, roches sédimentaires intermédiaires entre la houille et la tourbe… Cette usine sera déplacée suite à un bombardement allié, et les déportés sont utilisés également à déblayer les débris.

Robert et Simone Join reviendront vivants de déportation, rapatriés à des dates inconnues. Mais Robert s’est épris d’une autre femme et le couple divorcera.

Il mourra à l’âge de 70 ans. Il était homologué FFC (Forces françaises combattantes), FFL (Forces françaises libres) et DIR (Déportés, internés de la Résistance).

Décorations :

  • Médaille de la Résistance française (1946)

Sources :


Écrit par : Jean-Michel Cousin

Le 20/05/2024