Raymond, Louis, Georges LAS VERGNAS


9/12/1902 Saint-Junien (Haute-Vienne) – 26/03/1994 Paris Paris
Élève lycée de garçons (1914-1920)
Membre de l’Association à partir de 1920
Écrivain-Professeur d’Université


Photo:Melodia E. Jones chair

Né dans le Limousin, arrivé au Havre à l’âge de trois ans, Raymond Las Vergnas va effectuer une partie de sa scolarité dans notre lycée, à partir de la sixième, et il obtiendra chaque année le prix d’Excellence ainsi que de nombreux premiers prix. Pendant l’année scolaire 1919-1920, il suit les cours de Mathématiques élémentaires, sera reçu au baccalauréat en juillet 1920, mais aussi en septembre à celui de Philosophie. Dans le palmarès de la distribution des prix, cette année-là, on trouve le nom de Raymond QUENEAU, qui avait suivi la classe de Philosophie.

Malgré cette orientation scientifique initiale, c’est aux lettres que Raymond Las Vergnas va consacrer sa vie.

Il va d’abord suivre des études à la faculté des Lettres de Paris, où il va être reçu premier à l’agrégation d’anglais et dont il va sortir en 1932 avec un doctorat. Ceci va l’amener à enseigner à l’université de Lille, puis à celle de Franche-Comté, à Besançon. Sa matière de prédilection est la littérature anglaise du XVIIIème au XXème siècles.

De mai 1936 au début de 1937, pendant le « Front populaire », il entre comme chef de cabinet adjoint au service de Jean ZAY, jeune ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts. Puis, de 1938 à 1939, il est professeur invité titulaire à la Melodia E. Jones chair de l’université de Buffalo, aux États-Unis (il le sera de nouveau de 1949 à 1950). Toujours en 1939, il revient enseigner à la faculté des Lettres de Paris, dont il dirigera l’institut d’études anglaises et nord-américaines jusqu’en 1968.

Mobilisé, Raymond Las Vergnas est fait prisonnier pendant le second conflit mondial. Il reprendra son poste à la faculté des Lettres après la guerre.

S’il a produit jusqu’ici, et produira encore, des travaux universitaires concernant notamment William Makepeace THACKERAY et Joseph CONRAD, dont il traduira d’ailleurs quelques œuvres, et, plus tard, « Les pièges de l’anglais parlé » et un Précis de prononciation anglaise, dans cet après-guerre, Raymond Las Vergnas se lance dans l’écriture de romans et d’essais. Dans cette abondante production, on peut distinguer « Heure exquise » (1954) et son dernier roman publié, en 1976, qui s’intitule « Le tramway des Grands Bassins ». Ils évoquent Sainte-Adresse et Le Havre où il passa une partie de sa jeunesse.

En 1957, il fonde, avec des industriels comme Marcel BLEUSTEIN-BLANCHET et François DALLE, le « Centre d’études littéraires et scientifiques appliquées » (CELSA).

En mai 1968, il est assesseur du doyen de la faculté des Lettres de Paris, Marcel DURRY. Début juin, il est élu pour le remplacer. En août 1968, il propose à Edgar FAURE, ministre de l’Éducation nationale, la création du « Centre universitaire de Vincennes », université expérimentale ouverte aux non-bacheliers qui s’appuie sur de nombreuses personnalités intellectuelles. Il en est le premier président, mandat qu’il quitte en 1969 pour se consacrer pleinement à sa charge de doyen de la faculté des Lettres et Sciences humaines de l’université de Paris. En 1971, cette faculté va « éclater » et Raymond Las Vergnas va devenir président de l’Université Sorbonne nouvelle – Paris III, poste qu’il occupera jusqu’à sa retraite en 1975.

Marié depuis le 27 décembre 1938 à Anne-Marie LUC (femme de lettres ayant pour nom de plume Anne-Marie SOULAC [1918-1983]), Raymond Las Vergnas avait deux enfants : Marie-Laure, ingénieur des Mines, et Olivier, astrophysicien.

Il a présidé notre Assemblée générale du 29 janvier 1977.

Il meurt à l’âge de 91 ans.

Il était :

  • Commandeur de la Légion d’honneur
  • Commandeur de l’Ordre du Mérite
  • Commandeur des Palmes académiques
  • Croix de guerre 1939-1945 avec deux citations

Merci à Madame Marie-Laure Las Vergnas pour les précisions qu’elle a bien voulu nous apporter


Écrit par : Jean-Michel Cousin

Le 06/09/2022