Jacques, Yves, Vincent ROUMEGUÈRE

9/04/1917 Le Havre – 25/12/2006 Paris Vème

Élève lycée de garçons (1920 à 1928, 1932 à 1936)

Membre de l’Association à partir du 25 juin 1946


Photographie : Ordre de la Libération.

Jacques Roumeguère naît au Havre pendant la première guerre mondiale. Son père, Polytechnicien, lieutenant-colonel dans un régiment d’artillerie, va mourir en septembre 1918 des suites de troubles pulmonaires secondaires aux combats. Le jeune Jacques se retrouve donc très jeune orphelin. Il va suivre toute sa scolarité dans notre lycée, de la maternelle à la « math-élem », sauf une année à Villebon-sur-Yvette en 1927 et un passage de 1929 à 1931 au Prytanée militaire de La Flèche (Sarthe). Il échoue au baccalauréat, en conséquence de quoi sa mère le met à la porte du domicile familial. Il va alors travailler à mi-temps comme laborantin à la C.F.R. et échouer de nouveau au bac. Il est donc appelé en 1938 pour son service militaire qu’il effectue dans l’infanterie de marine. En septembre 1939, lorsque la guerre est déclarée, il reste sous les drapeaux. Le maréchal des logis Roumeguère participe aux combats de mai 1940, avant d’être fait prisonnier le 1er juin 1940 lors de la défense de Lille. Transféré vers la Belgique, il parvient à s’évader et à regagner la France, vêtu d’habits civils. Parvenu sur la côte du Pas-de-Calais, il se cache à Audresselles, à proximité immédiate du cap Gris-Nez, d’où il parvient à s’embarquer de nuit, le 17 juin (le jour même du discours du maréchal PÉTAIN appelant à cesser le combat), sur une barque à destination de l’Angleterre avec quelques soldats britanniques.

Arrivé à Londres, il s’engage immédiatement dans les Forces Françaises Libres et est envoyé dès septembre 1940 vers l’Afrique où il va participer à l’expédition manquée de Dakar, puis gagner le Cameroun, puis le Congo. En décembre 1940, il s’embarque pour rejoindre, via le cap de Bonne-Espérance, le Soudan et, de là, le front allié du Moyen-Orient.

Jacques Roumeguère va alors participer à la campagne de Syrie en juin 1941. Après une formation à Damas, il est promu aspirant et est affecté au 1er régiment d’artillerie de la 1ère division légère française libre récemment mise sur pied par le général LEGENTILHOMME. À partir de janvier 1942, il combat en Lybie avant de s’installer, en février, à Bir Hakeim, au sein de la 1ère brigade française libre du général Marie-Pierre KOENIG. Le 9 juin, il est gravement blessé à la jambe, mais refuse d’abandonner son poste alors que sa blessure lui interdit tout mouvement. Il est finalement évacué le lendemain pour le Levant français pour y être soigné. C’est là que, le 29 août 1942, à Beyrouth, il sera décoré de la croix de Compagnon de la Libération par le général DE GAULLE en personne.

Après une longue convalescence, Jacques Roumeguère va reprendre du service pendant la campagne de Tunisie (février à mai 1943), mais il n’est pas suffisamment rétabli pour combattre en première ligne. Le général DE LARMINAT lui demande alors de récupérer clandestinement en Tunisie des volontaires pour leur faire rejoindre la 1ère division française libre (qui a succédé à la 1ère brigade française libre), alors reléguée en Tripolitaine (Libye), et les empêcher de s’engager dans l’armée d’Afrique. Il sera ensuite employé sur une base américaine à interpréter des photographies aériennes.

En août 1944, il obtient de réintégrer son régiment d’artillerie. Il va participer au débarquement en Provence et à tous les combats permettant la libération du pays. Il finit la guerre avec le grade de lieutenant.

En 1946, il est secrétaire adjoint du conseil de l'Ordre de la Libération. En 1961, il sera consul général de France à Bangui (République Centrafricaine) puis, en 1963, à Diego-Suarez (Madagascar). En 1968, il est nommé chargé de mission auprès de Michel DEBRÉ, ministre des Affaires étrangères puis, en 1969, il devient administrateur civil de 2ème classe au service « Bâtiments » du ministère de la Justice. En 1973, il est envoyé en mission dans les Terres Australes, comme chef de district de l’île Amsterdam.

En 1975, Jacques Roumeguère devient délégué régional à l’environnement en Corse. En 1981, il est affecté au ministère de l’Urbanisme et du Logement détenu par Roger QUILLOT, et est nommé, en février 1983 inspecteur général de l’Équipement, son dernier poste.

En 2003, il publie « Bir Hakeim, Fort Vauban du désert » où il étudie le système de défense de cette oasis où les Ottomans avaient construit un fort et où il se rendait régulièrement en pélerinage.

Membre de notre association, Jacques Roumeguère assistait régulièrement à son Assemblée générale.

Il meurt à l’âge de 89 ans et repose au cimetière de Saint-Loup-de-Gonois (Loiret).

Il était :

  • Commandeur de la Légion d’Honneur
  • Compagnon de la Libération
  • Commandeur de l’Ordre national du Mérite
  • Croix de Guerre 1939-1945
  • Médaille de la Résistance française
  • Médaille des évadés
  • Croix du combattant volontaire de la Résistance
  • Médaille coloniale avec agrafes AFL, Levant, Lybie, Bir Hakeim
  • Membre de l’Ordre de l’Empire britannique

Écrit par : Jean-Michel Cousin

Le 07/06/2022