LEGENTILHOMME Paul, Louis, Victor, Marie

Valognes 26/03/1884 – Villefranche-sur-Mer 23/05/1975

ÉLÈVE lycée de garçons (1896-1902)

ANCIEN ÉLÈVE (1903, membre à vie en 1925)

PRÉSIDENT D’HONNEUR DE L’ASSOCIATION


Né d’un père contrôleur particulier des Contributions directes, après une brillante scolarité comme interne rue Ancelot, dont il garde un excellent souvenir tant de ses professeurs que de ses camarades et qui lui a valu de nombreux prix et accessits, Paul LEGENTILHOMME entre en 1905 à l’École Spéciale Militaire de Saint-Cyr, dont il sort sous-lieutenant en 1907 en choisissant l’Infanterie coloniale. Promu lieutenant en octobre 1909, il sert au Tonkin avant de revenir en France en juillet 1912. Pendant la première guerre mondiale, il prend part aux combats de Neufchâteau, en Belgique, où il est fait prisonnier le 22 août 1914 en défendant une maison cernée par l’ennemi. Il passera le reste du conflit en captivité.

Rendu à la liberté en novembre 1918 avec le grade de capitaine, il entre en 1919 à l’École de Guerre, avant de rejoindre au Tonkin l’État-major du commandement supérieur des troupes en Indochine. Il revient ensuite en France en avril 1922.

En décembre 1924, il est élevé au grade de chef de bataillon (commandant) et est affecté à Madagascar, de 1926 à 1928, en tant que chef d’État-major, avant un nouveau retour en France. Lieutenant-colonel en décembre 1929, il est affecté en Indochine de 1931 à 1934 comme commandant des troupes d’Annam suite à des troubles ayant éclaté dans la région, puis comme chef militaire et administratif à la frontière de Chine. Il est ensuite nommé colonel, envoyé au Sénégal, avant de devenir, en 1937, commandant en second de Saint-Cyr, détaché en 1938 au Centre des Hautes Études Militaires et nommé général de brigade en décembre.

En 1939, le général LEGENTILHOMME occupe le poste de Commandant supérieur des troupes françaises en Côte Française des Somalis (dite encore Somalie française, sans doute pour la distinguer de la Somalie britannique voisine ou Somaliland). En janvier 1940, le général britannique Archibald WAVELL, commandant en chef du Middle East Command, donne son accord pour que le général LEGENTILHOMME dirige les forces militaires des Somalies française et britannique dans la perspective d’une déclaration de guerre de l’Italie. Après la décision, le 10 juin, de l’Italie d’entrer dans le conflit, après que, le 11 juin, il a été confirmé dans son commandement des troupes britanniques du Somaliland. LEGENTILHOMME s’empare des positions italiennes proches de la voie ferrée Djibouti – Addis-Abeba. Le 18 juin 1940, depuis Djibouti, il dénonce la demande d’armistice formulée par le maréchal PÉTAIN, annonce son intention de continuer la lutte aux côtés des troupes britanniques et tente en vain de rallier, avec l’aide du colonel Edgard de LARMINAT, ce territoire à la France Libre. Mais il se retrouve bientôt isolé, est remplacé le 22 juillet et, menacé d’arrestation, doit quitter, le 2 août 1940, la Côte des Somalis pour rejoindre le général de GAULLE à Londres où il arrive le 31 octobre, pour apprendre que le gouvernement de Vichy l’a déchu de la nationalité française.

Promu en janvier 1941 général de division dans les Forces Françaises Libres, il part commander des troupes au Soudan et en Érythrée, sous la supervision du général WAVELL, rejoignant Khartoum mi-février. Plus spécifiquement, De Gaulle a donné au général LEGENTILHOMME deux instructions : tenter de ramener au combat d’anciennes troupes de Djibouti pour attaquer l’armée italienne en Abyssinie ; mettre sur pied la 1ère Division Légère Française Libre destinée à servir au Levant. Celle-ci est rassemblée à Qastina, en Palestine, en mai 1941 et, sous sa direction, entre en Syrie le 5 juin. Bientôt, Paul LEGENTILHOMME est blessé au bras lors d’un bombardement de l’aviation de Vichy… Le 21 juin 1941, la division est à Damas.

Il est ensuite nommé commissaire national à la Guerre du Comité National Français, le 24 septembre 1941, à l’époque où la Cour martiale de Gannat le condamne à mort par contumace. Début novembre, il rejoint Londres où il est commissaire national à la Guerre. Le 9 septembre 1942, le général de GAULLE le nomme Compagnon de la Libération.

Après l’opération « Ironclad » (ou bataille de Madagascar, qui voit l’armée britannique envahir cette colonie française encore sous autorité de Vichy), il devient, du 7 janvier au 3 mai 1943, Haut-Commissaire pour les possessions françaises en océan Indien et gouverneur de Madagascar. Membre du Comité de Défense de l’Empire dès janvier 1943, nommé, en mars 1943, général de corps d’armée, il devient commissaire adjoint (le 5 août) puis commissaire (en octobre) du Comité Français de Libération Nationale, à Alger.

En 1944, après la bataille de Normandie, il devient commandant de la 3ème Région militaire, dont le quartier général se situe à Rouen. En juillet 1945, il succédera au général Marie-Pierre KOENIG comme gouverneur militaire de Paris et commandant de la 1ère Région militaire.

Il sera nommé général d’armée en 1947, placé en 2ème section (cadre de réserve). En 1950, il est nommé conseiller militaire du ministre de la France d’Outre-Mer puis, en 1952, conseiller militaire du ministre d’État François MITTERRAND. De 1952 à 1958, il sera par ailleurs membre de l’Assemblée de l’Union Française, sous l’étiquette UDSR (Union Démocratique et Socialiste de la Résistance).

Il disparaît alors de la vie publique. Il sera un membre fidèle de l’Association des Anciens Élèves, assistant à de nombreuses réunions, intervenant notamment lors d’une Assemblée Générale dans une discussion portant sur le nom à donner au lycée.

Retiré dans les Alpes-Maritimes, il y meurt à l’âge de 91 ans.

Il était :

  • Grand Croix de la Légion d’Honneur
  • Médaillé Militaire
  • Croix de Guerre 1914-1918
  • Croix de Guerre 1939-1945
  • Chevalier de l’Ordre Impérial du Dragon d’Annam (ordre colonial français)
  • Commandeur de l’Ordre du Bain (Grande-Bretagne)
  • Commandeur de la « Legion of Merit » (USA)
  • Grand Officier de la Couronne de Belgique
  • Croix de Guerre belge
  • Grand Officier du Lion Blanc (Tchécoslovaquie)
  • Grand Officier de l’Étoile du Sud (Brésil)
  • Commandeur de l’Ordre « Virtutis Militari » (Pologne)
  • Grand Croix de l’Ordre des Omeyades (Syrie)
  • Grand Croix de l’Ordre du Nichan el Anouar (ordre colonial français)
  • Grand Croix de l’Ordre Royal du Cambodge
  • Commandeur de l’Étoile d’Anjouan (Comores)
  • Grand Officier de l’Étoile Noire (Bénin)

Écrit par : Jean-Michel Cousin

Le 26/10/2021