GARREAU Pierre, Lucien, Charles

Le Havre 11/09/1924 - Beuzeville-la-Grenier 27/04/2006

ÉLÈVE Lycée de garçons (1935-1943)

MEMBRE de l’ASSOCIATION - PRESIDENT


En 1940, Pierre GARREAU, déjà engagé dans la Défense Passive, alors en classe de première, refuse de se résigner à subir sans rien faire l’occupation nazie. Il participe alors à la recherche et à la dissimulation d’armes, de munitions et d’explosifs abandonnés par les troupes alliées… À l’automne, il est le benjamin d’un petit groupe de jeunes gens, majoritairement étrangers au lycée et dont le plus âgé ne doit guère avoir plus de vingt ans, qui sollicitent les conseils de Gérard MORPAIN, professeur d’Histoire Géographie dans l’établissement. Celui ci va répondre sans hésiter à leur démarche.

Ainsi va se constituer une série de groupes d’hommes qui vont s’employer à contrecarrer les entreprises de l’occupant et à recueillir des informations, mais aussi à aider les prisonniers évadés. Des actions de propagande sont envisagées. Pierre GARREAU assure la liaison entre ces différents groupes et la direction du mouvement. Il est également chargé de la rédaction d’un manuel théorique d’instruction paramilitaire.

Lorsque Gérard MORPAIN est arrêté mi-1941, Pierre GARREAU n’est pas inquiété, contrairement à son grand ami Jacques HAMON (qui sera bientôt acquitté par une Cour martiale). Fin 1941 ou début 1942, ce même Jacques HAMON et Pierre GARREAU sollicitent un autre enseignant du lycée, Roger MAYER, professeur de Physique-Chimie, pour reprendre le flambeau. Ainsi naît le réseau « L’Heure H », qui édite un tout nouveau journal clandestin portant le même nom et qui sera bientôt intégré au réseau britannique « Hamlet Buckmaster ».

Après de multiples péripéties Jacques HAMON, condamné à mort par contumace, va passer deux ans de clandestinité à Paris, restant toujours en contact avec « L’Heure H ». Il est rejoint dans la capitale en 1943 par Pierre GARREAU, venu poursuivre ses études au lycée Louis-le-Grand. Tous deux, ayant appris le débarquement en Normandie, décident de regagner Le Havre pour participer aux combats de la Libération. Ils prennent le train mais ne vont pas bien loin (ceux ci ne circulant plus vers la Normandie), et c’est en grande partie à pied que tous deux parviennent au Havre le 13 juin 1944. Pierre, qui n’a pas encore vingt ans, devient alors chef d’un groupe F.F.I., et va activement participer à la libération de la ville, obtenant notamment, le 12 septembre, la reddition des défenseurs du fort de Sainte-Adresse, faisant ainsi trois cents prisonniers. Il dira : « On était bien embêtés, on ne savait pas quoi en faire » et décide de les confier aux troupes écossaises.

Le fort de Sainte-Adresse Collection personnel le JMC

Après guerre, diplômé de l’École Nationale de la France d’Outre Mer (ENFOM), Pierre GARREAU commencera une carrière de haut fonctionnaire outre-mer, avant d’entrer au quai d’Orsay en 1961. Le 3 décembre 1981, il sera nommé par décret ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République Française en République de Djibouti, poste qu’il conservera jusqu’en 1985.

Retraité, il se retirera à Beuzeville-la-Grenier où il possédait une maison. Il deviendra membre du Conseil d’administration de notre association dont il sera président de 1997 à 2000.

Il était Officier de la Légion d’ Honneur, Officier dans l’ordre National du Mérite et avait reçu la Croix de Guerre 1939 1945.


Écrit par : Jean-Michel Cousin

Le 28/09/2021