Claude ROSA-COHEN

Né au Havre dans une famille de négociants en café de confession israélite, Claude Rosa-Cohen fréquente notre lycée de la 8ème à la 1ère. C’est là qu’il va faire la connaissance de Claude RAOUL-DUVAL avec qui il va nouer une solide amitié.

En juin 1940, devant l’avance allemande, Claude Rosa-Cohen fait un aller-retour du Havre vers la Bretagne pour accompagner ses parents qui souhaitent y trouver refuge. Puis, après le discours du 17 juin dans lequel le maréchal PÉTAIN appelle à cesser le combat, il gagne à bicyclette Saint-Quay-Portrieux, dans les Côtes-du-Nord (aujourd’hui Côtes-d’Armor). Là, il cherche un moyen de gagner l’Angleterre. Il trouve un bateau de pêche qui l’emmène à Jersey, d’où il va embarquer pour Portsmouth avec des membres de la Légion étrangère, dont le capitaine Marie-Pierre KOENIG (futur général et maréchal de France) et le colonel Raoul MAGRIN-VERNERET (dit « Ralph Monclar »).

Le 24 juin, Claude Rosa-Cohen s’engage parmi les « Français libres » et demande à être versé dans l’aviation, ce qui ne lui sera accordé qu’en juin 1941. « En juin 1941, j’ai été convoqué pour l’aviation par le commandant Charles Ottenhauser, dit « Le Balafré », qui était une gueule cassée de 14-18, beau-père du général Fourquet. C’est aussi grâce à mon ami Claude Raoul-Duval qui sortait de l’École de l’Air, que je connaissais depuis toujours au Havre. Pendant environ deux mois, nous avons à Camberley suivi des cours d’anglais, mais aussi de navigation et d’autres matières de base, qui devaient ultérieurement nous permettre de suivre les cours de la première école d’aviation à laquelle nous étions destinés » (cité par Florence ROUMEGUÈRE dans « Les anciens élèves Français Libres du lycée François 1er).

Il suit alors la formation pour devenir pilote de chasse, en Grande-Bretagne à Scarborough, puis à Sywell (140 heures de vol) puis au Canada. Il est affecté en février 1943 au « 340 squadron », le groupe « Île de France »… Durant huit mois, il va effectuer des missions dans le nord de l’Angleterre, avant que le groupe ne déménage en Cornouailles, à Perranporth, pour des missions sur le théâtre d’opérations de la Manche. Début 1944, le groupe est déplacé vers l’est et attaque les rampes de lancement de « V1 » (les « noballs ») ainsi que des objectifs ferroviaires. Après avoir participé aux opérations de débarquement, le 13 juin 1944, Claude Rosa se pose à 30 kilomètres à vol d’oiseau du Havre. Le 4 juillet 1944, il sera crédité d’une victoire, ayant abattu un « Focke Wulf 190 » dans le secteur de Caen. Le 5 septembre, il sera chargé de larguer des tracts sur Le Havre, demandant aux Allemands de se rendre.

Vers la fin de l’année, il est abattu deux fois, la deuxième du côté de Arnhem, aux Pays-Bas, et est gravement blessé en se posant « sur le ventre » dans un champ dans les lignes alliées.

Invalide à 70 %, chevalier de la Légion d’Honneur en septembre 1945, il sera décoré des insignes d’officier de la Légion d’honneur par Claude Raoul-Duval en juin 2017 et décédera le 30 septembre 2018. Il avait 98 ans.

Il était :

• Officier de la Légion d’honneur
• Croix de guerre 1939-1945
• Médaille de la Résistance française
• Distinguished Flying cross (Royaume-Uni)

Sources :

Florence ROUMEGUERE: Anciens élèves FFL du lycée de garçons. Biographies. AAAFL avril 2017

https://compagnonshavrais.jimdofree.com/biographies-de-ffl-du-havre/rosa-claude-fafl/