RAOUL-DUVAL Claude


Paris 22/10/1919 – Saint-Mandé 10/05/2018

ÉLÈVE lycée de garçons (1933-1938)


Photographie Musée de l’Ordre de la Libération.

Claude RAOUL-DUVAL est l’héritier d’une auguste lignée. Son père, Edgar, est négociant en import-export au Havre. La famille se partage entre un appartement parisien cossu, une propriété dans l’Eure et un logement au Havre. Claude, dès l’âge de 7 ans, s’exerce au pilotage dans la propriété euroise qui dispose d’une piste... Il obtient son brevet à l’Aéro-Club du Havre. Il a 17 ans et son père lui offre un avion...

Son baccalauréat obtenu (il avait été élève au lycée Saint-Louis à Paris, mais aussi au lycée de garçons du Havre où il est notamment élève en « maths-élem »), il intègre l’École de l’Air dont il sort sous-lieutenant en mars 1940. Le 17 juin, il entend le discours du maréchal PÉTAIN appelant à cesser le combat. Après quelques péripéties, Claude RAOUL-DUVAL décide, avec un camarade, de déserter et de rejoindre Londres. Seuls quelques rares pilotes confirmés sont immédiatement jetés dans la bataille.

En mai 1941, Claude RAOUL-DUVAL et ses camarades sont opérationnels. La bataille d’Angleterre est terminée, mais on se bat au Moyen-Orient et la plupart demandent à y être envoyés. Ils arrivent en Lybie en juillet 1941 et y retrouvent des pilotes venus de tous horizons. Ils vont créer le groupe de chasse « Alsace » avec des avions obsolètes aux cocardes françaises frappés d’une croix de Lorraine... Claude RAOUL-DUVAL va y vivre une période de frustration doublée d’un sentiment d’inutilité.

En octobre 1942, une partie du groupe regagne l’Angleterre. Le 17 avril 1943, RAOUL-DUVAL est abattu par la chasse allemande au-dessus de la région du Havre. Blessé aux jambes, il parvient à sauter en parachute et atterrit dans un arbre du côté de Tancarville (l’épave de l’avion sera retrouvée en septembre 2012 au pied du pont de Tancarville). Il réussit à gagner Paris où il retrouve son père. Celui-ci est en rapport avec un réseau de rapatriement nommé « Comète », et abrite dans son appartement des pilotes attendant de pouvoir emprunter une filière de retour vers l’Angleterre. Claude RAOUL-DUVAL joue d’abord les convoyeurs avant de revenir lui-même à Londres en novembre 1943, après une longue et difficile évasion qui l’amène à traverser à pied les Pyrénées et une partie de l’Espagne. Il y retrouve des camarades qui le croyaient mort et va participer à toutes les opérations de l’année 1944.

Le capitaine Claude RAOUL-DUVAL accomplira 160 missions de combat, soit 220 heures de vol . Mis au repos en mars 1945, il sera nommé « Compagnon de la Libération » le 16 octobre 1945.

Après la guerre, il occupera différents postes de responsabilité dans des entreprises commerciales à l'étranger. De 1958 à 1962, il est directeur technique de la Société Commerciale du Koulou-Niari au Congo, puis, jusqu'en 1964, il est directeur régional de l’entreprise Berliet au Nigeria. De 1964 à 1966, il est directeur général de Berliet Algérie, puis, de 1966 à 1969, directeur général de J.A. Goldschmidt do Brazil à Sao Paulo. Il intègre ensuite le département étranger du « Crédit Lyonnais » de 1969 à 1978. À partir de 1979 jusqu'à sa retraite en 1995, il est représentant à Paris de la banque italienne « Banco Popolare di Novara ».

Il meurt à l’âge de 98 ans. Il était le dernier représentant vivant des « Forces Aériennes Françaises Libres » parmi les Compagnons de la Libération. Le 16 mai 2018, les honneurs militaires lui seront rendus à l’Hôtel des Invalides à Paris.

Il était :


Écrit par : Jean-Michel Cousin

Le 21/01/2022