Marcel, Édouard BIDEAU

13/10/1910 Brest (Finistère) – 9/06/1983 Saint-Germain-en-Laye (Yvelines)

Professeur d’allemand (1940-1946)

Résistant


Marcel Bideau. Photographie de l’équipe des professeurs du lycée. Année scolaire 1940-1941

Né en Bretagne, Marcel Bideau entreprend des études qui lui permettent de devenir professeur d’allemand. Le 2 octobre 1940, il prend son poste au lycée de garçons du Havre, et demeure, avec son épouse Henriette, et leurs deux enfants, au 242 rue du Bois-au-Coq, une voie qui s’étend à cette époque de la Mare-au-Clerc jusqu’au Haut-Graville. Henriette Bideau est elle-aussi professeur d’allemand au lycée pendant l’année scolaire 1940-1941. Ils apparaissent tous deux sur la photographie du corps enseignant du lycée de garçons. Peut-être bénéficie-t-elle d’un statut particulier pour pouvoir remplacer durant cette année Monsieur COLSON, prisonnier de guerre. En 1941, Marcel Bideau devient agrégé d’allemand n° 3, et un arrêté ministériel du 19 janvier 1942 le nomme professeur agrégé d’allemand au lycée du Havre.

La première trace qu’on trouve de lui dans la littérature apparaît sous la plume de Georges GODEFROY. Celui-ci affirme que, début 1942, alors que le groupe « L’Heure H » vient de se créer, il est renforcé par un certain Jean THOMAS, présenté à Roger MAYER par un de ses collègues nommé BIDOT (ainsi orthographié). Godefroy présente Jean Thomas, alias « Pierre », comme un homme ayant déjà fait ses preuves sans l’appui d’un réseau : « Physiquement, c’était un homme d’une force étonnante ; prudent, astucieux et patriote, il assurera seul la liaison avec les chefs de groupe ».

En octobre 1943, Marcel Bideau rejoint « L’Heure H ». Raymond GUÉNOT, qui y assurait un rôle essentiel, a été arrêté fin juillet (il sera fusillé le 1er novembre). Le journal clandestin homonyme a besoin de rédacteurs, raison pour laquelle il est également renforcé par Émile BÉCHET. Mais, selon Brigitte GARIN, Marcel Bideau va également œuvrer, avec le grade de lieutenant, dans la formation paramilitaire dirigée par Jean Thomas… Il est dès lors affilié au réseau « Hamlet-Buckmaster » en tant qu’agent P1 (agent permanent conservant son activité professionnelle).

Dans le récit « La guerre en veston », qui retrace l’histoire du groupe « Le Vagabond Bien-aimé », il est affirmé que des membres de cette formation avaient cambriolé en mars 1943 le local des « Jeunesses nationales populaires » (le mouvement pour les jeunes du « Rassemblement national populaire » créé par le collaborationniste Marcel DÉAT), et qu’ils auraient trouvé son nom, orthographié BINOT, dans une liste de suspects de gaullisme.

A la libération, Marcel Bideau sera élu vice-président du « Groupement Patriotique de Solidarité et d'Entraide » présidé par René Hamon, qui venait en aide aux veuves de fusillés et épouses de déportés.

En octobre 1946, il quittera Le Havre pour Baden-Baden (Allemagne).

Marcel Bideau était titulaire d’une carte de Combattant volontaire de la Résistance, attribuée le 31 janvier 1953.

Sources :


Année scolaire 1940 - 1941 - Photo de l'équipe de professeurs du Lycée

Écrit par : Jean-Michel Cousin

Le 06/10/2024