Yvan, Marie, René OHREL

21/06/1910 Mâcon (Saône-et-Loire) – 23/02/1943 Ksar Ghilane (Tunisie)

Élève du lycée de garçons (1917-1927)

Militaire

Mort pour la France


Photo : francaislibre.net

Yvan Ohrel naît en 1910 à Mâcon dans une famille de militaires d’origine alsacienne. En 1870, son grand-père, officier dans l’Armée française, avait intimé à sa famille l’ordre de fuir l’Alsace pour ne pas se retrouver sous le joug des Prussiens. Le jeune Yvan est le benjamin d’une fratrie de trois garçons.

En 1917, son père est nommé contrôleur d’armement au Havre et le jeune garçon entre au « Petit Lycée » dès cette rentrée, dans la 1ère année préparatoire de Monsieur LESIEUR. En 1920, Yvan entre tout naturellement en 6èmeA2 au Lycée du Havre. Il y suivra toute sa scolarité secondaire jusqu’à obtenir, en 1927, son baccalauréat « maths élem ». C’est un très brillant élève qui va maintenant gagner le lycée Pierre-Corneille de Rouen pour y suivre des classes préparatoires. Admis à Polytechnique et à Saint-Cyr, il choisira la deuxième option. Il est donné par plusieurs sources comme ayant appartenu, de 1931 à 1933, à la 118ème promotion, dite « du Tafilalet » du nom d’une région du sud-est du Maroc. Toutefois, il n’apparaît pas sur les listes ou articles consacrés à cette promotion. Toujours est-il qu’il est affecté à l’infanterie coloniale.

En juin 1940, Yvan Ohrel est lieutenant dans la 20ème Compagnie montée, et est localisé dans le Hoggar, ce massif montagneux du sud de l’Algérie, au cœur du Sahara. Déterminé à continuer le combat, il rejoint la France libre en août, accompagné de deux Touaregs. À cette fin, il traverse le désert depuis Bilma, au Niger, jusqu’à Rig Rig, au Tchad, soit un raid de plus de 500 kilomètres.

Il est alors affecté au Groupe nomade de l’Ennedi (GNE), sous les ordres du capitaine Fernand Barboteu. C’est un groupe créé en 1924 au sein des Tirailleurs sénégalais du Tchad, initialement chargé de patrouiller sur dromadaires dans la région de l’Ennedi, une succession de massifs dans le Sahara, au nord-est du Tchad. Ce groupe vient de se rallier à la France libre et compte environ deux cents hommes. Le 2 décembre 1940, il est rattaché aux modestes forces du colonel Philippe de Hauteclocque, dit « Leclerc », lorsque celui-ci prend le commandement du territoire du Tchad.

Le 23 décembre 1940, Yvan Ohrel est déchu de sa nationalité française par un arrêté du gouvernement de Vichy. De janvier à mars 1941, le GNE va participer, transporté par camions au côté du Groupe nomade du Borkou (au nord du Tchad), au célèbre raid sur Koufra (Lybie). En octobre 1941, Yvan Ohrel est nommé capitaine à titre provisoire et remplace, à la tête du GNE, toujours monté sur dromadaires, le capitaine Barboteu, qui sera un jour commandant supérieur des troupes du Pacifique.

En décembre 1941, Yvan Ohrel reçoit l’ordre de se porter à Kichi Kichi, au Tchad (région du Borkou), en prévision d’un éventuel raid sur le Fezzan (région désertique au sud-ouest de la Lybie). Mais, ce projet étant au moins momentanément abandonné, le GNE regagne l’Ennedi en mars 1942. Le capitaine Ohrel est alors confirmé dans son grade. Fin 1942, un assaut sur le Fezzan est entrepris, auquel prend part le GNE. Celui-ci est motorisé début 1943, participant à l’invasion du Fezzan. Puis, dans la soirée du 21 février 1943, à la tête des avant-gardes de la Force L (pour Leclerc), en avant du Groupe nomade du Tibesti, le GNE pénètre en territoire tunisien et se dirige vers Ksar Ghilane.

Le 22 février, la colonne du GNE est attaquée par des « Stukas ». On déplore une dizaine de tués, une vingtaine de blessés. Parmi eux, le capitaine Yvan Ohrel, qui mourra le lendemain des suites de ses blessures. Il avait 32 ans. Il est enterré au cimetière national de Takrouna, en Tunisie.

Une rue de N’Djamena (Fort-Lamy avant 1973), capitale du Tchad, porte son nom.

Décorations :

  • Chevalier de la Légion d’honneur (à titre posthume)
  • Croix de guerre 1939-1945 avec palme

Sources :


Écrit par : Jean-Michel Cousin

Le 02/09/2023