SALACROU Armand, Camille


Rouen 9/08/1899 – Le Havre 23/11/1989

Élève du lycée de garçons jusqu’en 1917

Ancien Élève (1917 – 1989)

Auteur dramatique


Fondation Jean Dubuffet 12998
Portrait d’Armand Salacrou
Décembre 1917
30,5 x 23 cm
fasc.1, n° N299, p.264

Fils de Camille SALACROU, un herboriste qui s’installe 82 rue Casimir-Delavigne au Havre, et de Gabrielle LE PESTEL, Armand SALACROU suit des études secondaires studieuses au lycée de garçons, jusqu’à l’obtention de son baccalauréat en 1917.

Il part ensuite pour Paris afin d’y suivre des cours aux facultés de Médecine, de Lettres et de Droit. Il y obtiendra un Certificat d’études physiques, chimiques et biologiques, une licence et un Diplôme d’études supérieures en philosophie.

Il épouse le 7 juin 1922 Lucienne JEANDET, qui lui donnera deux filles. Il est alors proche du Parti communiste français, et travaille comme journaliste à la rubrique spectacles de « L’Humanité ». Il entame une licence en droit, mais commence bientôt à écrire pour le théâtre, se rapprochant des surréalistes tout en s’éloignant des communistes, devenant également le secrétaire de Charles DULLIN. Mais il va attendre une dizaine d’années avant de connaître le succès en tant qu’auteur. Pendant ce temps, il donne dans la publicité afin de développer les ventes des spécialités pharmaceutiques de son père : le « Thé des familles », la lotion « Marie Rose » (pour laquelle il invente le slogan devenu célèbre : « la mort parfumée des poux »), le « Vermifuge Lune », le « Vin de Frileuse », fortifiant à base d’Uvaria de Madagascar…

Le succès littéraire enfin arrivé, il achète au Havre, vers la fin des années 1930, sur le boulevard Albert 1er , la Villa Maritime, ayant appartenu à Louise DE ALDECOA, puis à Georges DUFAYEL. C’est alors qu’il écrit : « Grande ville du Havre qui vit non pas de tes voyageurs mais de tes voyages, il faut te bien connaître pour te bien aimer – mais alors, de quel amour ! Il faut aimer le vent et la pluie. Il faut aimer sortir les nuits d'hiver par un vent de norois sur le boulevard de la Mer, où les embruns viennent mourir sur les pierres des maisons, aimer reconnaître les feux agités de la rade et, tout en luttant contre le vent et l'eau, parvenir à se sentir fier de l'effort des hommes vivants, trouver une certaine exaltation à se sentir solidaire d'une ville qui a osé construire le premier bateau à hélice, il y a plus de cent ans, dans des chantiers qui existent encore, se jeter à corps perdu dans cette aventure actuelle qu'est la vie simple d'une ville courageuse et, enfin apaisé, chanter au rythme de sa marche, avec le vent, avec les vagues et les galets tandis que le feu de la Hève tourne et tourne, couvrant tour à tour la ville, le port et l'eau, comme un éclair et comme un regard ».

Il est mobilisé en 1939, fait prisonnier en 1940 mais s’évade. Il entre dans la Résistance et s’engagera à la Libération dans les Forces Françaises Libres. La guerre terminée, Armand SALACROU va reprendre une abondante création théâtrale qui va lui valoir d’entrer, en 1949, à l’Académie Goncourt, dont il sera nommé membre honoraire en 1983.

En 1950, Armand SALACROU cosigne l’adaptation et les dialogues (d’après « Faust » de Goethe) du film « La Beauté du Diable » avec le réalisateur René CLAIR.

Le 24 juin 1961, André MALRAUX inaugure le Musée-Maison de la Culture du Havre qui porte aujourd’hui son nom. Au programme de la soirée, « Boulevard Durand », pièce de Armand SALACROU consacrée à Jules DURAND, ce docker havrais victime d’un « crime judiciaire ».

En 1963, il préside le jury du Festival de Cannes, dont il sera à nouveau membre trois ans plus tard.

En 1964, mis en scène par Michel VITOLD, il connaîtra le très rare honneur (c’est le premier après Molière) d’être joué de son vivant à la Comédie Française avec « Comme les chardons ».

Il meurt le 23 novembre 1989, à l’âge de 90 ans. Il était :


La Villa Maritime. Photo JMC


Écrit par : Jean-Michel Cousin

Le 09/03/2022