René, Joachim, Adrien GANDON

7/08/1920 Le Havre – 28/06/1944 Oranienburg-Sachsenhausen (Allemagne)

Élève lycée de garçons (1927-1938)

Secrétaire aux Ponts-et-Chaussées

Résistant

Déporté

Mort pour la France


Source : Havrais en Résistance © Sylvie BAUDOUIN

René Gandon naît au Havre. Il est le fils d’Adrien Gandon, agent commercial, et de son épouse, née Laura RIBAS Y DIXANS, et vit au 7 rue Nicolas-Poussin au Havre. Il a 7 ans lorsqu’il intègre, le 1er octobre 1927, notre lycée, en classe enfantine. Il est précisé qu’il est externe libre et catholique. Il va y poursuivre sa scolarité jusqu’à l’année 1937-1938 ; il est alors en première.

Il suivra ensuite des études à l’École supérieure de Commerce, obtiendra également un brevet d’aptitude militaire lui permettant de devenir officier de réserve.

En septembre 1940, René Gandon, célibataire, habite au Havre, 38 rue Séry, et exerce la profession de secrétaire aux Ponts-et-Chaussées. Il rejoint alors le cercle de ceux qui, sous la houlette de Gérard MORPAIN, sont en train de former le Groupement de Résistance générale. Il seconde Pierre MORGAND (à ne pas confondre avec son grand-père, maire du Havre pendant le premier conflit mondial) pour notamment récupérer des armes et des munitions dans les ruines des casernes havraises Kléber et Éblé et des explosifs sous les tribunes du HAC-Hockey à Bléville. Il pratique également des actions de renseignement et de sabotage.

René Gandon ne sera pas inquiété lors du démantèlement du Groupe Morpain par la police allemande. Au mois de février 1942, « Pierre » (son pseudonyme dans la Résistance) rejoint « L’Heure H » et, en raison de son aptitude militaire, est chargé, comme chef de groupe, du recrutement et de l’instruction des nouvelles recrues. Il est également un de ceux qui sont chargés de diffuser « L’Heure H », le journal clandestin du mouvement. « L’Heure H » est alors intégrée au réseau « Hamlet-Salesman-Buckmaster » et, le 26 juillet 1942, René Gandon devient agent P2 (agent clandestin) avec le grade de sous-lieutenant.

Le 26 novembre 1942, la Gestapo arrête René Gandon dans son bureau des Ponts-et-Chaussées, rue Lord-Kitchener, pour intelligence avec l’ennemi et « organisation gaulliste paramilitaire avec transport d’armes ». Il est emprisonné au Havre, dans la prison de la place Danton, puis transféré à Rouen, dans la prison du palais de Justice. Le 17 ou le 24 janvier 1943 (selon les sources), il est déporté en train depuis Compiègne (Oise), en même temps que ses camarades Pierre Morgand et Joseph DRILLET, vers le camp de concentration (Konzentrationslager ou KL) de Sachsenhausen, à une trentaine de kilomètres au nord de Berlin.

René Gandon y meurt le 28 juin 1944. Il n’avait pas encore 24 ans.

Il sera déclaré mort pour la France et sera homologué FFC (Forces françaises combattantes), FFI (Forces françaises de l’Intérieur) et DIR (Déporté, interné, résistant, en 1951).

Décorations :

  • Ordre national de la Légion d’honneur, au grade de chevalier, à titre posthume (1962)
  • Médaille de la Résistance française, à titre posthume (1953)
  • Croix de guerre avec étoile d’argent (citation à l’ordre de la Division), à titre posthume (1949)

Son nom est inscrit sur le monument aux Morts du lycée François 1er, mais aussi sur le monument « Résistance et déportation » du Havre. Une rue de Havre porte son nom, dans le quartier de Graville.

Sources :


Écrit par : Jean-Michel Cousin

Le 27/05/2025