Michel, Louis, Edmond GALABRU


27/10/1922 Safi (Protectorat français du Maroc) – 4/01/2016 Paris XVIIIème
Élève lycée de garçons (1930-1934)
Comédien


Photo : encinematheque.fr

Michel Galabru est le fils de Paul Galabru (1892-1988) et d’Yvonne, Honorine PAYRÉ (1895-1979). Il naît au Maroc au hasard d’une affectation de son père, ingénieur civil de l’École nationale des Ponts-et-Chaussées, directeur de la construction du port de Safi, au nord d’Essaouira. Il a un frère aîné, Jean, né en 1920 à Casablanca, qui mourra de la tuberculose à l’âge de 18 ans. Un troisième garçon, Marc, né lui-aussi à Safi, viendra en 1929 compléter la famille : homme de lettres autant que de théâtre, il exercera par ailleurs plus tard la médecine à Troyes (Aube). Le jeune Michel va passer à Safi les sept premières années de sa vie.

Paul Galabru est bientôt chargé, en 1930, de diriger des travaux de modification au niveau du port du Havre. En effet, afin de faciliter l’entrée du port aux grands paquebots en construction, notamment « Normandie », le Port Autonome du Havre décide d’agrandir la passe et de déplacer la digue sud d’environ 200 mètres vers l’estuaire pour permettre aux grands navires de se croiser plus aisément. Paul Galabru va être accompagné au Havre par sa famille, dont le jeune Michel, qui va passer quatre années au Havre, se partageant entre le domicile familial, 6 rue Chaptal, dans le quartier des Ormeaux, le lycée de garçons (où il est élève jusqu’à la sixième et où il fera sa communion solennelle) et l’institution Saint-Thomas-d’Aquin, toute proche de son domicile. Son frère Jean va partager avec lui la fréquentation du lycée, où il sera élève de la sixième à la troisième, lui-aussi de 1930 à 1934. Paul Galabru sera ensuite envoyé à Madagascar.

Michel Galabru va vivre en fait la plus grande partie de sa jeunesse dans la propriété familiale de Bousquet-d’Orb, dans l’Hérault, le village natal de son père. Il suivra les cours du collège privé Saint-François-Régis de Montpellier, puis du lycée, lui-aussi privé, Saint-Joseph-Pierre-Rouge, également à Montpellier. Il est très attiré par le football, supporte le Stade olympique montpelliérain (ancêtre de l’actuel « Montpellier Hérault sport club ») et se rêve joueur professionnel.

Michel Galabru poursuivra sa scolarité, entre autres, au lycée jésuite Saint-Louis-de-Gonzague, à Paris XVIème. C’est sans doute à ce moment que sa vocation va évoluer : il ne s’imagine plus footballeur, mais comédien. Il admire le talent de Sacha GUITRY, qui fut comme lui à l’école un piètre élève, et dira : « J’ai été mis dehors de sept écoles différentes. Remarquez, Guitry a été viré douze fois. Ça prouve combien il avait plus de talent que moi ». Il obtient tout de même son baccalauréat et obéit au souhait de son père en suivant une année de Droit.

En 1942, il est requis par le STO (« Service du travail obligatoire ») et envoyé à Klagenfurt am Wörthersee, en Autriche, près de la Yougoslavie, puis en Yougoslavie pour y travailler comme forgeron. Mais il ne possède pas la qualification ni les compétences qu’il a déclarées. Il est donc accusé de sabotage et envoyé dans un camp disciplinaire dont il sera libéré par les Partisans yougoslaves. Pour d’autres, il aurait été prisonnier à Stuttgart (Allemagne) jusqu’à la Libération.

La guerre terminée, Michel Galabru revient à Paris. Il est bien décidé cette fois à préparer le concours d’entrée au Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Il y parvient et étudie pendant trois ans dans la classe de Denis d’INÈS avant de décrocher, en 1950, un premier prix. Dès le 1er septembre 1950, il est engagé par la Comédie française où il va rester jusqu’au 1er septembre 1957, interprétant les divers auteurs classiques ou modernes au répertoire du « Français », en commençant par « Othello » de William SHAKESPEARE. Et puis, dès 1951, il entame sa carrière au cinéma avec « Ma femme, ma vache et moi », une comédie de JEAN-DEVAIVRE. C’est une époque où il se lie d’amitié avec Jean-Paul BELMONDO, Jean ROCHEFORT et Jean-Pierre MARIELLE.

Une fois lancée, la carrière de Michel Galabru ne s’arrêtera plus jusqu’à sa mort, s’étalant donc sur plus de soixante ans. Il jouera au théâtre des dizaines de pièces, d’abord à la Comédie française puis en dehors, soit pour du théâtre de boulevard, soit pour des œuvres d’auteurs, mettant également en scène quelques pièces. Il jouera également dans de nombreuses pièces audiophoniques. Il sera récompensé en 2008, à 85 ans, d’un Molière du Comédien pour son interprétation dans « Les Chaussettes-Opus 124 » de Daniel COLAS et jouera pour la dernière fois fin 2015, à l’âge de 93 ans, dans « Jofroi » adapté de Marcel PAGNOL, un de ses auteurs préférés.

Mais, ce qui le fait connaître le plus auprès du grand public est sa carrière au cinéma ou dans des téléfilms, et il est crédité de 303 rôles dans ce domaine. Tous ne sont pas de grands rôles ayant laissé un souvenir inoubliable aux cinéphiles. Michel Galabru ne se cachait pas d’avoir tourné dans de nombreux « nanars » pour des besoins alimentaires. Mais on retiendra ses prestations dans « La guerre des boutons » de Yves Robert en 1962, dans la série des « Gendarmes de Saint-Tropez » de Jean GIRAULT de 1964 à 1982, dans « Le Juge et l’Assassin » de Bertrand TAVERNIER en 1976 (qui lui vaudra le César du meilleur acteur 1977), dans « L’été meurtrier » de Jean BECKER en 1983, dans « Subway » de Luc BESSON en 1985 et « Uranus » de Claude BERRI en 1990 (ces deux derniers films lui vaudront une nomination pour le César du meilleur acteur dans un second rôle), et bien d’autres. On retiendra également son apparition, en 2008, dans la comédie de Dany BOON « Bienvenue chez les Ch’tis », dans laquelle il parodie une scène du colonel KURTZ joué par Marlon BRANDO dans « Apocalypse now » de Francis Ford COPPOLA (1979), dans laquelle « le Nord » remplaçe « l’horreur ». Il se livrera même, plus tard, à des doublages de films. Il tournera en 2015 son dernier film, « Ouvert la nuit » d’Édouard BAER, dans lequel il joue son propre rôle.

Mais Michel Galabru ne se limitait pas à jouer sur une scène ou devant une caméra. En dehors de quelques publications écrites au fils des années, en 1984 il acquiert et réaménage la salle de spectacle du conservatoire Maubel, rue de l’Armée-d’Orient Paris XVIIIème, à l’abandon et qui devient le théâtre Montmartre-Galabru. En 1985, il achète le théâtre de Dix Heures, boulevard de Clichy Paris XVIIIème, pour aider à lancer de jeunes auteurs et comédiens, sous la direction de son fils Jean. Michel Galabru avait en effet trois enfants, deux garçons, Jean et Philippe, nés de son mariage avec Anne JACQUOT, et une fille, Emmanuelle, née de son union avec Claude ÉTEVENON, une ancienne juge d’instruction rencontrée sur un tournage.

Au milieu des années 1980, Michel Galabru créera « Les estivales de Malaucène » dans le Vaucluse, qui existeront pendant huit ans. Il donnera enfin des cours de théâtre dans divers établissements…

Il meurt, dans son sommeil, à l’âge de 93 ans. Sa seconde épouse était décédée quelques mois auparavant. Ses obsèques sont célébrées le 12 janvier 2016 en l’église Saint-Roch de Paris en présence de nombreuses personnalités, dont la ministre de la Culture Fleur PELLERIN, et il est inhumé au cimetière de Montmartre.

Il avait été décoré :

  • de la Légion d’honneur, au grade de chevalier (2000)
  • de l’Ordre des Arts et Lettres, au grade de chevalier (2003), de commandeur (2011)
  • de l’Ordre national du Mérite, élevé à la dignité de grand officier (2013).

Il avait par ailleurs reçu :

  • - la médaille de Grand Vermeil de la ville de Paris, pour l’ensemble de sa carrière, en 2011
  • - la médaille de la ville de Chablis (Yonne), en 2013.

Sources

Wikipedia

https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne-2590/biographie/

https://www.francetvinfo.fr/culture/cinema/mort-de-michel-galabru/

https://actu.fr/normandie/le-havre_76351/mort-de-michel-galabru-du-maroc-au-havre-il-avait-raconte-sa-normandie_625667.html

https://www.paris-normandie.fr/art/region/les-souvenirs-d-enfance-de-michel-galabru-au-havre-FI4813456

Archives du lycée


Écrit par : Jean-Michel Cousin

Le 10/10/2022