Maurice, Julien SCHLEWITZ
21/07/1919 Coubert (Seine-et-Marne) – 5/05/1987 Harfleur (Seine-Maritime)
Élève du lycée de garçons (1934-1938)
Membre de l'Association depuis 1966
Instituteur
Homme politique-Militant syndical

Photo : Fonds Heuzé Archives municipales 46Fi136
Portrait de Maurice Schlewitz en 1970
Maurice Schlewitz naît en Seine-et-Marne, au sud-est de Paris. Son père, employé de régie, est revenu invalide de la première guerre mondiale. Il semble que, en 1927, la famille vienne s'installer au Havre. Le petit Maurice va y suivre les cours de l'École primaire supérieure de garçons, 1 rue Dicquemare. Ce n'est qu'en 1934, à l'âge de 15 ans, qu'il entre au lycée du Havre, en 3ème B, avec le statut d'externe surveillé. Il est indiqué sur sa fiche-élève que son père est employé aux contributions indirectes, et que la famille habite 17 rue de Sainte-Adresse, à Bléville (rue Théophile-Gautier au Havre depuis 1956, après l'annexion de cette commune). Les langues vivantes qu'il étudie sont l'anglais et l'espagnol. En 1937, à l'issue d'une 1ère B, il est reçu à la première partie de bac. En 1937-1938, il suit la classe de « philosophie » et obtient son baccalauréat.
Il entre ensuite à l'École normale d'Instituteurs, à Rouen. Il est embauché, pendant la guerre, par la Compagnie Générale Transatlantique pour donner des cours aux enfants du personnel réfugiés à Nazelles (Indre-et-Loire, aujourd'hui Nazelles-Négron, près d'Amboise). Il aurait participé à la Résistance, mais d'une façon mal précisée. En 1943, Maurice Schlewitz épouse une institutrice avec laquelle il aura quatre enfants. Il exercera ensuite sa profession de maître d'école à Saint-Eustache-la-Forêt, à Bolbec, à Bléville, et enfin à l'école Paul-Langevin de Sanvic jusqu'en 1965.
Il va rapidement s'engager dans l'action politique et syndicale.
Sur le plan politique, dès 1945, il adhère au Parti communiste français dont il va rapidement gravir les échelons : secrétaire de la section de Sanvic où il entrera bientôt au Conseil municipal jusqu'en 1955 et l'annexion de cette commune, secrétaire de la section du Havre en 1955, puis de la section Le Havre-Ouest au début des années 1960. Il suit, en 1952, les cours de l'école centrale organisée par le PCF pour les instituteurs communistes, puis ceux de l'école centrale de propagande. Dès 1959, il fera partie d'une commission fédérale suivant l'action des instituteurs et participera, au début des années 1960, au comité de rédaction de la page départementale du quotidien L'Humanité. En 1970, il devient « permanent du parti ».
Sur le plan syndical, il adhère en 1948 à la FEN-CGT (« Fédération de l'éducation nationale – Confédération générale du travail », dont il sera membre du conseil départemental). Il milite au SNI (« Syndicat national des instituteurs » dont il sera membre du conseil syndical de la section départementale). Au début des années 1960, il est élu au Conseil départemental de l'enseignement primaire.
En 1956, Maurice Schlewitz est élu au Conseil municipal du Havre sur la liste de René CANCE, où il représente la jeune génération avec, notamment, Daniel COLLIARD. Il devient troisième adjoint au maire, chargé de l'Instruction publique, des Beaux-arts et de la musique. En 1958, il est suppléant de Jacques EBERHARD aux élections législatives (il le sera de nouveau en 1962, 1967 et 1968). En 1959, la liste communiste sera battue aux élections municipales, et il siégera au Conseil dans l'opposition. En 1965, les communistes reprennent la mairie du Havre, et il est nommé quatrième adjoint, chargé de l'Instruction publique, de la bibliothèque, de l'architecture et des bâtiments communaux ainsi que du bureau d'adjudication. C'est à cette occasion qu'il semble avoir demandé sa mise en disponibilité de l'Éducation nationale, sans doute pour pouvoir se consacrer pleinement à sa fonction. Après les élections municipales suivantes, il sera en 1971 cinquième adjoint (en charge de l'enseignement, du bureau des marchés et des achats, ainsi que du personnel municipal, mais aussi administrateur du centre hospitalier), quatrième adjoint en 1977 (délégué au personnel, à l'économat et à la mairie annexe de Bléville, et président du bureau des marchés), et enfin neuvième adjoint en 1983 (président du bureau des marchés et des achats). Entre temps, en 1973, il sera suppléant d'André DUROMÉA aux élections législatives.
Il se présentera à de nombreuses reprises aux élections cantonales, en 1964 (à Cany-Barville), 1970, 1976 et 1982. Il l'emportera en 1976, à la surprise générale, dans un canton orienté à droite.
Toutefois, ce qui marquera sans doute le plus la carrière de Maurice Schlewitz sera son action inlassable dans le développement universitaire du Havre. Dès 1969, il édite un document montrant l'importance de l'enseignement supérieur pour la Ville. Il existe alors au Havre un IUT (« Institut universitaire de technologie »), une école de Commerce, l'ISTOM («Institut supérieur des techniques d'Outre-mer »), une école d'Hydrographie (formant les officiers de Marine marchande). Maurice Schlewitz est à l'initiative, aux côtés d'universitaires intervenant à l'IUT, de la création du département des Affaires internationales, unique en France, dépendant de la faculté de Droit de Rouen, ouvert en 1973 dans une école élémentaire désaffectée. Il faudra toutefois attendre le 27 août 1984 pour officialiser au Havre une université de plein exercice.
Il s'adonnait à l'écriture, au dessin de caricatures et à la peinture.
Il meurt à l'âge de 67 ans. Une cérémonie d'obsèques aura lieu dans la salle municipale de Bléville.
Une école maternelle du Bois-de-Bléville, aujourd'hui fermée, a porté le nom de Maurice Schlewitz.
Sources :
https://maitron.fr/spip.php?article172733
https://books.openedition.org/purh/1206?lang=fr
https://avenio.lehavre.fr/4DCGI/Web_DFPict/034/46Fi136/ILUMP10186
https://www.univ-lehavre.fr/fr/universite/decouvrir-notre-universite/historique/
Archives du lycée
Écrit par : Jean-Michel Cousin
Le 06/07/2025