Louis, Eugène, Henri BRINDEAU


21/12/1856 Le Havre – 25/08/1936 Goderville (château de Crétot)
Élève lycée de garçons
Membre de l’Association à partir de 1876. Secrétaire de 1882 à 1889. Président de 1890 à 1892
Magistrat – Homme politique


Photo : Archives municipales du Havre

Louis Brindeau naît au Havre. Son père, Gustave Brindeau (1822-1884), est courtier en cotons, membre de la Commission administrative de l’Hospice du Havre, mais aussi conseiller municipal, puis adjoint au maire ; depuis 1885, une rue du Havre, dans le quartier de l’Eure, porte son nom. Sa mère, née Juliette, Élisa MAZELINE, est la fille de François Mazeline, un industriel bien connu au Havre, dont Louis Brindeau est donc le petit-fils.

Il suit les classes secondaires de notre lycée, et poursuit par des études de Droit. En 1881, il s’inscrit au barreau du Havre. Puis, en 1884, il est nommé juge suppléant au Tribunal civil, toujours au Havre.

Il décide alors de se lancer en politique. Dès 1886, il sera élu conseiller dans la municipalité de Paul MARION. Celui-ci ayant dû démissionner pour raison de santé, Louis Brindeau est élu maire du Havre le 9 novembre 1890. Il sera réélu le 15 mai 1892 et conservera ce poste jusqu’au 16 mai 1896.

Caricature de Louis Brindeau par Roger dans la « Revue comique Normande » du 3 mars 1895
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5715060s

Pendant ces deux mandats, il agira pour l’amélioration des conditions de logement au Havre, notamment dans un règlement de 1891 traitant de l’hygiène et de l’aération des appartements, et définissant une « pièce habitable »… C’est lui qui inaugurera, le 2 février 1894, le premier réseau de tramways électriques de France (il est bien question du premier réseau, et non de la première ligne, inaugurée en 1892 à Marseille).

Du 10 mars 1895 au 7 janvier 1912, il sera député, puis sénateur du 7 janvier 1912 au 13 janvier 1936 (en fin de mandat, il ne se représentera pas). Pendant son passage à la Chambre des députés, il présidera le groupe des « Républicains progressistes » et sera secrétaire de la Chambre de 1900 à 1902.

Fin XIXème-début XXème siècle, il est remarqué par son action en faveur de la « Ligne du sud-ouest », une voie ferrée qui aurait dû relier Le Havre à la rive gauche de la Seine par un franchissement du fleuve proche de l’estuaire (pont ou tunnel), et ainsi simplifier l’accès en train, au départ du Havre, à la Basse-Normandie, la Bretagne et l’Aquitaine. Bien que ce projet ait été relancé à de multiples reprises, notamment pendant le premier conflit mondial (à l’initiative du ministre des Travaux publics, Marcel SEMBAT, et de son chef de cabinet Léon BLUM) et encore récemment par un député, il est jusqu’à présent resté lettre morte.

En 1900, Louis Brindeau devient directeur du « Journal du Havre ». À l’origine « Feuille maritime du Hâvre de Grâce », le journal aurait pris ce nom vers 1820, peut-être sous l’impulsion de membres de sa famille. La même année 1900, il devient vice-président du Syndicat de la presse maritime. En 1908, il préside le Congrès international de sauvetage, à Nantes et Saint-Nazaire.

Il fera don de son importante collection de documents sur la marine, dont certains très rares, à la ville du Havre. Une partie au moins prendra place dans le sémaphore (le « palais de sucre ») qui disparaîtra dans la tourmente de 1944.

Il décède à l’âge de 79 ans et est inhumé au cimetière Sainte-Marie.

Il était décoré :

  • de la Légion d’honneur, au grade de chevalier (1892)
  • de l’Ordre du Sauveur, ou Ordre du Rédempteur (distinction grecque).

Une rue du Havre, l’ancienne rue de Bordeaux reliant la rue de Paris au boulevard François 1er, porte son nom depuis 1936. Une rue de Sanvic portait également son nom, mais a été débaptisée en 1956, après l’annexion de Sanvic au Havre, pour devenir la rue Romain Rolland.

Le sémaphore de 1909 (collection personnelle)

À l’intérieur, une partie de la collection de Louis Brindeau (photo : PAH)

Notons également qu’un bateau-pilote du Havre sera baptisé « Sénateur-Louis-Brindeau ». Après avoir rendu des services remarquables pendant le siège du Havre par l’armée allemande, il aurait été le dernier à en quitter le port au petit matin du jeudi 13 juin 1940, premier jour de l’occupation. Réquisitionné par l’occupant, il sera retrouvé en 1944, coulé dans le port de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), renfloué et remis en service.

« Sénateur-Louis-Brindeau » en 1949. (Collection personnelle)


Écrit par : Jean-Michel Cousin

Le 11/09/2022