John-Antoine NAU


de naissance Eugène, Léon, Édouard TORQUET
19/11/1860 San Francisco (Californie) – 17/03/1918 Tréboul (Finistère)
Élève lycée Impérial, puis lycée du Havre (1868-1871 ou après)
Poète et romancier américain d’ascendance et d’expression française
Premier lauréat du prix Goncourt


Photographie : Wikipédia

Eugène Torquet naît à San Francisco, aux États-Unis. Son père est français, émigré en Californie vers 1845, et ses aïeux sont des marins de Honfleur et du Havre. Il s’est marié en 1858 avec une émigrée française, et tous deux ont été naturalisés américains en 1860. En 1864, le père meurt du typhus.

En 1866, la mère s’embarque avec ses trois enfants sur un navire en partance pour Le Havre où elle va s’établir. Le jeune Eugène sera donc élève de notre lycée encore Impérial, où il est inscrit en 1868 sous le nom de TURQUET (cette erreur sera corrigée l’année suivante) et est bientôt rejoint par son frère Charles. Il s’agit donc d’un des premiers élèves de l’établissement, ouvert en 1866, et il est noté comme plutôt bon élève. Plus tard (nous n’avons pas trace de lui au lycée après 1871), il terminera sa scolarité au collège ROLLIN (actuel lycée Jacques DECOUR à Paris). En effet, sa mère s’est remariée en 1870 et se serait installée à Paris en 1877. Dans la capitale, le jeune homme va se lier avec le « club des Hirsutes » qui, avec le « club des Zutistes » et le « club des Hydropathes », jette les premières bases du symbolisme, un nouveau mouvement artistique. Il va collaborer, dès son premier numéro, à la revue du « Chat noir », ce fameux cabaret de Montmartre… Inquiète pour son avenir, sa famille tente de lui dénicher un emploi de bureau, mais Eugène, qui atteint l’âge de la majorité, a d’autres projets.

Dès 1881, il embarque comme pilotin sur un voilier qui fait le commerce avec Haïti et les Antilles, mais il subit rapidement une terrible tempête qui lui fait renoncer à une carrière dans la marine à voile. Il rentre en France, au Havre, comme aide-commissaire aux vivres à bord d’un paquebot de la « Compagnie Générale Transatlantique », « France », premier du nom. Puis il repart pour un long voyage d’agrément le long des côtes du continent américain.

Il s’installe ensuite à Asnières-en-Bessin, dans le Calvados. Il s’y marie en 1885, et part avec son épouse pour un séjour d’un an en Martinique. Le couple va vivre quelques temps en Espagne, aux îles Canaries, au Portugal.

En 1897, Eugène Torquet publie un premier recueil de poèmes d’inspiration symboliste, « Au seuil de l’espoir », sous le pseudonyme de John-Antoine Nau. En 1903, il publie son premier roman « Force ennemie », aux éditions de la revue « La Plume ». Le jury parisien du tout nouveau prix Goncourt lui attribue cette distinction, et l’auteur demeurant alors à Saint-Tropez, c’est son frère qui va recevoir le prix… Cet ouvrage n’aura aucun succès auprès du public.

Dès lors, John-Antoine Nau va publier certes régulièrement, mais en fait très peu, en alternant poèmes, romans et articles dans de nombreuses revues, sans aucun esprit de lucre. Il continue à voyager, vivant à Alger de 1906 à 1909, puis en Corse, avant de revenir sur le continent en 1916, d’abord à Rouen, puis à Tréboul où il meurt à l’âge de 57 ans.

Il repose dans le cimetière marin de Tréboul.


Écrit par : Jean-Michel Cousin

Le 26/09/2022