Jean, Robert, Armand, Lucien BOUCLET
24/09/1924 Pontivy (Morbihan) – 13/08/1944 La Lande-de-Goult (Orne)
Élève lycée de garçons (1933-1939)
Cadet de la France Libre
Ancien de la 2ème Division blindée
Mort pour la France

Jean Bouclet naît en Bretagne. Son père, Lucien, Édouard, est un ancien élève de Polytechnique et de l’École normale supérieure. Sa mère est née Agnès, Suzanne, Maria, Joséphine PRÉVOTEAU. Lorsque Jean entre dans notre lycée, le 2 octobre 1933, en provenance de l’Institution Saint-Joseph, en classe de 7ème, il est noté que son père, ingénieur, est secrétaire général de la « Société des Extraits tinctoriaux et tannants » et que la famille habite Sanvic, 77 rue de la République (maintenant rue Irène Joliot-Curie au Havre) et vivra peut-être ensuite 18 rue Anfray, à moins que ce ne soit l’inverse. Il est écrit qu’il est catholique et externe surveillé. Il suit sa scolarité jusqu’en seconde, en 1938-1939. Son frère aîné, Louis, est également élève du lycée. Également né à Pontivy, le 28/10/1920, il est entré au lycée la même année que son frère, en 3ème, et l’a quitté en 1936 à l’issue de sa 1ère.
Jean Bouclet se serait engagé dans l’armée en 1940, sans que les sources consultées soient bien précises à ce sujet. Toutefois, en 1941, nous retrouvons le jeune homme en Angleterre, où il est élève de la 1ère promotion (« Libération ») de l’École des Cadets de la France Libre, alors située à Malvern, dans le Worcestershire. Celle-ci a été fondée à l’initiative du général de GAULLE : en effet, il a constaté que, parmi les jeunes hommes ayant répondu à son appel de juin 1940, il s’en trouve un certain nombre n’ayant pas 18 ans, trop jeunes pour être incorporés dans une armée combattante. De plus, certains de ces jeunes gens ont un niveau d’études suffisant pour prétendre devenir officier, et de Gaulle crée à leur intention cette école dont la formation sera assimilée, en 1954, à celle de l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. À l’issue de ces cours, le 28 mai 1942, Jean Bouclet ne fera pas partie des 15 élèves de la promotion promus aspirants mais, doté d’une solide formation, il est nommé sergent et affecté, en juin 1943, au 501ème régiment de chars de combat de la 2ème DB du général LECLERC, qui combat au Maroc.
En avril 1944, la 2ème DB est transportée par un navire de transport de troupes depuis Oran (Algérie) vers la Grande-Bretagne. Stationnée près de Hull, dans le Yorkshire de l’est, elle y reçoit un entraînement intensif, dans la perspective du futur débarquement en France. Elle ne fera pas partie cependant de la première vague d’assaut, et devra même attendre le 1er août 1944 pour pouvoir débarquer, à Saint-Martin-de-Varreville (Manche, non loin de Sainte-Mère-Église) et s’engager immédiatement dans la bataille, étant rattachée à la IIIème armée américaine du général George PATTON.
Le sergent Jean BOUCLET, alors pressenti pour devenir officier, est chef de char sur « L’Ourcq », un M4 Sherman de fabrication américaine, agile et fiable, mais très sensible aux tirs des chars allemands « Tigre » et « Panther » plus puissamment armés. Le 13 août, alors que la division a pris Alençon (Orne) et se lance vers Argentan, elle est très fortement accrochée, dans la forêt d’Écouves, par des blindés de la IXème Panzerdivision allemande. Au niveau du village de La Lande-de-Goult, sur la route de Sées, non loin de Carrouges, le char « L’Ourcq » est touché en pleine tourelle par un obus perforant tiré par un canon anti-char de 75 mm. Si le conducteur, l’aide-conducteur et le tireur survivront, le radio-chargeur est tué, ainsi que Jean Bouclet, proprement coupé en deux. Il n’avait pas encore 20 ans
Son nom est gravé sur le monument aux Morts du lycée François 1er ainsi que sur celui de la ville du Havre. Il est homologué FFL (« Forces françaises libres »).
Décorations :
Médaille militaire à titre posthume (1949)
Croix de guerre avec citation à l’ordre de la Division (étoile d’argent)
Évoquons aussi la mémoire de son aîné de quatre ans, Louis Bouclet. Il était enseigne de vaisseau de première classe (grade correspondant à celui de lieutenant) sur l’aviso « La Surprise », appartenant à la flotte de Vichy. Le 8 novembre 1942, jour du débarquement des Alliés en Afrique du nord, le navire, envoyé en reconnaissance au large d’Oran, est attaqué et coulé par la flotte britannique. Louis Bouclet, âgé de 22 ans, est tué et sera déclaré mort pour la France. Son nom figure également sur notre monument aux Morts et sur celui de la ville du Havre.
Sources :
- https://compagnonshavrais.jimdofree.com/biographies-de-ffl-du-havre/bouclet-jean-leclerc/
- https://www.havrais-en-resistance.fr/20971-2/entry/31919/?page_size&gvid=20786&pagenum=32
- https://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=57101
- https://fr.wikipedia.org/wiki/501e_r%C3%A9giment_de_chars_de_combat
- Archives du lycée
Écrit par : Jean-Michel Cousin
Le 08/03/2025