Jacques POTTELET dit CORTI

25/10/1928 Le Havre – 22/04/2019 Le Havre

Élève du lycée de garçons (1937-1940, puis 1941-1946

Membre de l’Association (après 2002)

Médecin, Peintre, Poète


Photo : Paris-Normandie

Jacques Pottelet naît au Havre. Il semble qu’il ait été d’abord élève du lycée de jeunes filles. À la rentrée 1937, il intègre notre lycée en classe de 8ème (CM1). Il habite alors avec ses parents (son père est voyageur de commerce) au 3 rue Maréchal-Joffre, sur le trottoir nord, tout près du carrefour avec l’avenue des Ursulines. Il suit une scolarité « normale » jusqu’à la fin de sa 6ème, en 1940. Il semble que, pour sa 5ème, réfugié dans la banlieue du Havre, il suive par correspondance les cours de Monsieur CHANTERELLE, un professeur du lycée. Il revient dans l’établissement à la rentrée 1941, en classe de 4ème, et ne le quittera plus jusqu’à l’obtention, en 1946, de son baccalauréat « philosophie ». Il va dès lors entreprendre des études de Médecine.

Il semble que, dès ses jeunes années, dans la foulée d’un père aquarelliste classique et au contact de décorateurs de théâtre, Jacques Pottelet se soit intéressé à l’art pictural, et notamment au cubisme, ne cachant pas son admiration pour l’œuvre de Pablo PICASSO (« Je tentais de faire comprendre à mes amis que la peinture contemporaine cubiste, la peinture tout court, n’était pas cette farce que les gens imaginaient »). En même temps qu’il mène à bien ses études de Médecine, il suit des cours d’Histoire de l’Art. Il entame au Havre une carrière de médecin généraliste et fréquente l’« Union des Arts Plastiques », une structure qui a pour but de promouvoir et de défendre l’art contemporain et de le diffuser. Il y côtoie André LE GALLAIS, Richard LECIEUX, Claude LE RICLE et Roger GUERRANT, des artistes bientôt reconnus, « des ténors, de ceux qu’on n’oublie pas » dira-t-il. En 1960, il y rencontrera Pablo Picasso lui-même.

Il va bientôt, peut-être à partir de 1976, commencer à exposer ses toiles, qu’il signe du pseudonyme de CORTI. Chaque semaine, il fréquente une académie de dessin. Bien que se réclamant toujours du cubisme, il trouve bientôt « son écriture ». Il réalise des acryliques sur toiles, avec des techniques mixtes (collages, glacis…), étant un adepte fidèle du collage de papiers journaux anciens, « dont il considère que la typographie donne une impression particulière aux glacis ». « Il déstructure volontairement son dessin pour mieux signifier la séduction de la femme (sa source d’inspiration), ses formes, mais aussi les joies et les peines de son histoire ». Ses couleurs sont généreuses, intenses disent certains, autant que l’amplitude de son geste. Il expose fréquemment au Havre puis, en 2002, à Troyes (Aube) et à Vevey (Suisse, sur la rive nord-est du lac Léman). C’est à Vevey qu’il rencontre le maître-imprimeur Jean-Renaud DAGON qui éditera plusieurs ouvrages rassemblant dessins et poèmes de Corti. Pour le catalogue d’une de ses expositions, il utilisera cette citation de Léon TOLSTOÏ : « L’art réconcilie avec la vie ».

Nous venons d’évoquer ses poèmes. À côté de la peinture en effet, Jacques Pottelet « taquine la muse ». On peut relever par exemple dans son œuvre littéraire les vers suivants, issus d’un de ses premiers poèmes, « Les yeux de ma jeunesse » :

J’avais vingt ans passés,
Passés depuis deux jours
Et je ne savais pas ce qu’était un amour,
Et je ne savais pas ce qu’était un baiser...

Jacques Pottelet était un personnage assez truculent, un épicurien qui avait conservé de son expérience médicale un « esprit carabin » et, sans doute, un certain cynisme.

Il meurt à l’âge de 90 ans. Il habitait rue Saint-Jacques, à deux pas de la cathédrale Notre-Dame. C’est pourtant à l’église Saint-François que seront célébrées ses obsèques religieuses, le 3 mai 2019.

Sources :


Écrit par : Jean-Michel Cousin

Le 11/08/2024