François, Marie BOLIFRAUD

5/02/1917 Paris XIIème – 11/06/1942 Bir Hakeim (Lybie)

Élève lycée de garçons (1929-1933)

Militaire

Compagnon de la Libération (décret du 18 janvier 1946)

Mort pour la France


Photo : Ordre de la Libération

François Bolifraud naît à Paris. Son père, prénommé Gabriel, est conseiller-maître à la Cour des Comptes ; de 1948 à 1952, il sera sénateur de la Seine-et-Oise. Le jeune François suit une partie de sa scolarité secondaire au lycée du Havre, et, en 1933, à l’âge de 16 ans, il est muni de ses deux baccalauréats (philosophie) avec mention bien.

Il entame alors des études de Droit à Grenoble (Isère). En 1936, il est licencié en Droit avec la mention très bien et avec la mention « lauréat de la faculté de Droit ». Il s’est consacré en particulier à l’étude des questions sociales.

Dès cette année 1936, alors qu’il n’a que 19 ans, cet ardent patriote décide de « devancer l’appel ». Élève officier, il est nommé sous-lieutenant six mois plus tard, au sortir d’un stage à Saint-Maixent (Deux-Sèvres) et est affecté au 6ème bataillon de Chasseurs alpins, à Grenoble.

À la déclaration de guerre, le 3 septembre 1939, François Bolifraud est lieutenant au 12ème bataillon de Chasseurs alpins. D’avril à juin 1940, le bataillon combat en Norvège au sein du corps expéditionnaire français en Scandinavie. Chef de section, François Bolifraud est blessé lors d’une attaque du côté de Narvik, mais demeure à son poste et reçoit une citation à l’ordre de l’Armée. Il est évacué avec le corps expéditionnaire vers la France. Débarqué à Lorient le 16 juin 1940 en pleine débâcle, il est de nouveau évacué, cette fois vers l’Angleterre, où il décide de s’engager dans les Forces françaises libres. Affecté d’abord au bataillon de Chasseurs de Camberley (Surrey) comme instructeur, il est envoyé en Afrique à l’été 1941.

Le navire qui le transporte est torpillé devant Freetown (Sierra Leone), et il est de nouveau blessé. Il est ensuite affecté à la 13ème demi-brigade de la Légion étrangère et prend part à la campagne de Lybie avec la 1ère brigade française libre du général Marie Pierre KOENIG. Le lieutenant François Bolifraud est chef de section au 2ème bataillon de la Légion étrangère et volontaire pour toutes les missions ; notamment, pendant le siège de Bir Hakeim, il parvient à ramener de nuit, dans la position encerclée, un convoi de ravitaillement depuis le désert.

Il est tué dans la nuit du 10 au 11 juin 1942 lors de la « sortie de vive force » décidée par le général Koenig, dont les troupes sont à court de munitions, de vivres et d’eau, lors d’un corps à corps… Retrouvée plusieurs mois plus tard, sa dépouille est d’abord inhumée au cimetière militaire de Bir Hakeim, avant d’être transférée à Chamarande, petite commune de l’Essonne…

Décorations :

  • Légion d’honneur, au grade de chevalier.
  • Ordre de la Libération. Croix remise à sa mère le 7 août 1943 à Casablanca (Maroc) par le général de Gaulle.
  • Croix de guerre 1939-1945 avec deux citations.
  • Son nom figure sur le monument aux Morts du lycée François 1er du Havre.

Sans doute ne faut-il pas oublier son jeune frère :

Philippe BOLIFRAUD

12/11/1921 Paris – 23/01/1945 Elsenheim (Bas-Rhin)

Élève lycée de garçons (1931-1933)

Mort pour la France

Dans les pas de son grand frère, Philippe Bolifraud va étudier deux ans au lycée du Havre, le temps d’effectuer une sixième et une cinquième. Il va ensuite intégrer le lycée de Saint-Germain-en-Laye (Seine-et-Oise, aujourd’hui dans les Yvelines) qui porte aujourd’hui le nom de lycée Jeanne-d’Albret. Il obtient ensuite une licence en Droit, un diplôme de Sciences politiques, et s’engage en juin 1943 dans les Forces françaises libres, en Tunisie.

Il est affecté à la 1ère division française libre et se retrouve sous-lieutenant à la 13ème demi-brigade de la Légion étrangère, comme son frère deux ans avant lui. Il participe à la campagne d’Italie pendant laquelle il tombe malade. Puis il combat pendant la campagne d’Alsace et est tué par des éclats d’obus lors d’un très dur accrochage avec les troupes allemandes, alors qu’il se portait à la tête de sa section pour endiguer une contre-attaque de chars…

Il est enterré à Chamarande, dans le même caveau que son frère…

Décorations :

  • Légion d’honneur, au grade de chevalier.
  • Croix de guerre 1939-1945 avec deux citations.
  • Son nom figure sur le monument aux Morts du lycée François 1er du Havre, mais aussi sur celui du lycée Jeanne-d’Albret de Saint-Germain-en-Laye, tout comme celui d’un autre ancien élève de notre lycée, Marc MÉNÉGOZ.

Une rue de Chamarande porte le nom de rue des Frères-Bolifraud.

Sources :


Écrit par : Jean-Michel Cousin

Le 07/01/2024