Charles, Henri, Francis, Jean, Marie LE GOFFIC


14/07/1863 Lannion – 12/02/1932 Lannion (Côtes-du-Nord, aujourd’hui Côtes-d’Armor)
Professeur lycée de garçons (1890-1893)
Membre de l’Académie française


Charles LE GOFFIC/PARIS 3 juin 1931
Photo originale G. DEVRED (Agce ROL)

Charles Le Goffic est le fils de Jean-François Le Goffic, un libraire-imprimeur de Lannion, en Bretagne, qui va mourir l’année suivant sa naissance, et de son épouse Marie-Aimée Alexandrine (dite Manon) LA TULLE. Celle-ci a bien du mal à faire tourner la petite entreprise familiale, et le jeune Charles passe ses étés avec sa nourrice à Ploumanac’h ou Trégastel.

Il fréquente le collège de Lannion, puis le lycée de Nantes où il a pour condisciple Aristide BRIAND. Il étudie ensuite à la faculté des Lettres de Caen. En 1887, il obtient l’agrégation de Littérature et choisit de débuter une carrière d’enseignant. Il est ainsi nommé successivement à Gap, à Évreux, à Nevers puis au Havre et il va enseigner dans notre lycée pendant trois années scolaires.

Entre-temps, il a épousé, en 1888, Julie FLEURY (1870-1944) et, peu de temps après, a profité d’une adjudication pour acquérir une petite ferme à Run Rouz, près de Trégastel. Cette même. année, il fonde avec Maurice BARRÈS et Raymond DE LA TAILHÈDE la revue littéraire « Les Chroniques ».

C’est pendant son passage au Havre qu’il publie, en 1891, son premier roman, « Le Crucifié de Kéraliès ». Il décrira également par la plume le sort réservé à cette époque au Havre à ses compatriotes bretons, « ces gens taillables et corvéables à merci, toujours satisfaits du premier salaire qu’on leur offre et se pliant, sans rien dire, aux conditions de travail les plus exorbitantes ». Il écrit encore : « S’il n’y avait pas les Bretons de Saint-François, ces tanières ne seraient même pas jugées assez bonnes pour servir d’écurie ou d’étable. Elles rapportent, avec les Bretons, plus qu’une maison de la rue de Paris. Ah ! ce ne sont pas les propriétaires qui se plaignent du mouvement toujours croissant de l’émigration bretonne ! ». Et encore : « Leurs heures de liberté s’écoulaient non à visiter les curiosités de la ville qui les trouveraient indifférents, mais à se visiter entre eux, de porte en porte, d'auberge en auberge ».

En 1896, Charles Le Goffic décide d’abandonner l’enseignement et de vivre uniquement de sa plume, de passer ses hivers à Paris et ses étés à Run Rouz. Il va dès lors commencer une abondante production de romans, de poèmes, de récits historiques, et, sous le titre générique « L’âme bretonne », de récits ayant trait à la Bretagne ou à des pays celtiques…

Proche de Charles MAURRAS, il va collaborer dès 1899 à la « Revue d’Action française » (qui deviendra « L’Action française » en 1908). En effet, bien qu’il soit profondément républicain, le régionalisme militant de Charles Le Goffic et son traditionalisme le conduisent à appuyer le projet maurrassien de restauration monarchique.

Son traditionalisme celtique l’a conduit dès 1895, à introduire en Bretagne la grande cornemuse écossaise, devenue le « biniou braz » à côté du « biniou kozh » des anciens. Son régionalisme, sa parfaite connaissance du breton parlé, le conduisent, en 1898, à prendre la vice-présidence de l’« Union régionaliste bretonne » nouvellement créée pour en être le relais parisien.

Le 22 mai 1930, à sa quatrième tentative, Charles Le Goffic est élu à l’« Académie Française », au 12ème fauteuil occupé précédemment par François de CUREL. Il est reçu le 4 juin 1931 par Henry BORDEAUX qui déclare : « Toute la Bretagne veut entrer ici avec vous ».

De retour d’une tournée de conférences en Belgique et aux Pays-Bas, Charles Le Goffic est victime, à la gare Montparnasse, d’une mauvaise chute dont il ne se remettra pas. Il meurt à Lannion à l’âge de 68 ans. Il est inhumé dans l’enclos de l’église de Trégastel.

Un collège de Lannion porte aujourd’hui son nom.

Il était :

  • Officier de la Légion d’honneur

Écrit par : Jean-Michel Cousin

Le 06/09/2022