ARCHINARD, Louis

Louis Archinard est né au Havre le 11 février 1850, fils d’un couple d’instituteurs, son père étant directeur des écoles protestantes de la ville. Après avoir été élève de notre lycée, il intègre l'École Polytechnique dont il sort en 1870, nommé sous-lieutenant de Marine le 10 août. Il participe au conflit de 1870-1871. De 1876 à 1878, il est en Cochinchine (au sud de l'actuel Viêt Nam), avec des missions au Cambodge et au Siam (ancien nom de la Thaïlande). Il est promu capitaine et devient inspecteur des études à l'École Polytechnique de décembre 1879 à octobre 1880.

Il est alors envoyé en mission au Soudan par le colonel Gustave BORGNIS-DESBORDES, commandant supérieur du Haut-Fleuve (le fleuve Sénégal). C'est là, de 1880 à 1893, qu'il va accomplir l'essentiel de sa carrière militaire et accomplir diverses campagnes. En 1888, il succède à Joseph GALLIENI comme commandant supérieur du Soudan français (l’actuel Mali).

Rappelé en France en novembre 1893, il va y commencer une carrière dans les ministères : directeur de la Défense au ministère des Colonies, directeur du Comité technique militaire du même ministère, alors dirigé par André LEBON (cabinet Jules MÉLINE).

Le 23 avril 1896, Louis Archinard est nommé général de brigade et part pendant deux ans diriger la brigade de Cochinchine... Il sera ensuite nommé général de division en 1900, commandant la 32ème Division à Perpignan. Général de corps d’armée en 1905, il sera nommé, en 1911, au Conseil supérieur de la Guerre et élevé, en juillet 1914, à la dignité de Grand Croix de la Légion d'Honneur.

En 1917, il sera chargé de former en France le noyau de la nouvelle armée polonaise, puis se retirera à Villiers-le-Bel (actuellement dans le Val-d'Oise) en 1918. En 1919, il recevra la médaille militaire.

Il mourra le 8 mai 1932, à l’âge de 82 ans (il aurait été terrassé par l'émotion en apprenant l'assassinat de Paul Doumer, qui lui avait rendu visite la veille), et sera inhumé le 13 mai au cimetière Sainte-Marie du Havre.

« Il y a deux noms, disait le maréchal Lyautey, qui entre tous, dominent l'histoire de notre développement colonial, Archinard et Gallieni, et c'est d'eux que nous nous honorons d'être les disciples et les fidèles » (Société de l'Histoire des Colonies-1930).

Le 8 juillet 1934, une statue à son effigie, œuvre du sculpteur Paul Moreau-Vauthier, sera inaugurée, à hauteur du 68 boulevard Clemenceau, à l’angle de la rue des Sauveteurs, en présence de nombreuses personnalités, dont le maréchal Philippe PÉTAIN, ministre de la Guerre. Cette statue disparaîtra pendant la deuxième guerre mondiale : déboulonnée le 6 janvier 1942, elle sera fondue.

Une avenue du Havre porte son nom.

Décorations françaises :

• Grand Officier de la Légion d'Honneur
• Médaille militaire
• Croix de guerre 1914-1918
• Médaille interalliée de la Victoire
• Médaille commémorative de la guerre 1870-1871
• Médaille commémorative de la guerre 1914-1918
• Médaille coloniale avec agrafe "SOUDAN"
• Grand-croix de l'Ordre du Nichan el Anouar

Décorations étrangères :

• Croix de la Valeur polonaise (Pologne)
• Croix d'argent dans l'ordre militaire de Virtuti Militari (Pologne)