André, Camille, Henri NEUFINCK

12/05/1898 Le Havre – 21/10/1991 Survilliers (Val-d’Oise)

Élève lycée de garçons (1907-1914)

Membre de l’Association de 1919 à sa mort

Administrateur de l’Association de 1952 à son départ du Havre

Résistant

Artisan torréfacteur de café

Directeur de journal


André Neufinck naît au Havre le 12 mai 1898, au domicile de ses parents, gérants d’une pâtisserie 233 rue de Normandie, dans cette portion qui porte depuis 1932 le nom de rue Aristide-Briand. Il sera dans ses jeunes années élève de notre lycée, depuis les classes primaires jusqu’à la seconde, en passant par la sixième en 1910. Il prend part comme combattant à la première guerre mondiale, au sein du 12ème Régiment de cuirassiers. Après celle-ci, en 1919, il adhère à notre association à laquelle il demeurera fidèle pendant 72 ans.

On le retrouve en 1930 torréfacteur de café au sein de la maison « Quignard et Neufinck ». Il est marié et vit alors au Havre, 23 à 27 rue Fénelon.

En août 1940, sous le pseudonyme de Jean Seiler, il s’engage dans la Résistance au sein du réseau Kléber et forme, dès le mois de septembre, un groupe de renseignement qui va exercer dans la région havraise et s’attacher à fournir des informations sur les ouvrages fortifiés de la bande côtière. Le réseau Kléber est alors subordonné à l’Intelligence Service britannique. Mais, rapidement, André Neufinck est inscrit au BCRA (Bureau central de renseignements et d’action, les services secrets de la France libre créés en juillet 1940 par le général de GAULLE et commandés par André DEWAVRIN, dit colonel PASSY) en tant qu’agent P2 (agent permanent rétribué, à la disposition totale d’un réseau). Il intègre alors, en avril ou novembre 1941 (sources divergentes) le réseau Notre-Dame-de-Castille, dépendant de la Confrérie Notre-Dame (CND) fondée dès septembre 1940 par Gilbert RENAULT, alias colonel RÉMY, qui s’installe dans tout l’ouest de la France avant de couvrir toute la zone occupée. Le réseau CND Castille va prendre une part prépondérante dans la préparation de l’opération commando des Britanniques sur Saint-Jouin-Bruneval en février 1942.

Le 29 avril 1943, André Neufinck est arrêté, à Paris, par la Gestapo. Il tente alors de s’échapper, mais est grièvement blessé, ce qui le laissera invalide à 100 %. Incarcéré à la prison allemande de Caen, il est libéré en août 1943, reprend ses activités malgré ses blessures et deviendra en mars 1945 officier de renseignement attaché à l’État-major de la 1ère Armée française.

En 1952, André Neufinck sera élu membre du Conseil d’administration de notre association, et ce jusqu’à son départ pour Paris où il décide bientôt de se retirer, au 42 avenue de Suffren, dans le 15ème arrondissement. Il reviendra toutefois régulièrement dans sa ville natale, ayant été nommé, en 1956, directeur général du quotidien « Le Havre » créé en 1948. Après sa retraite, il sera directeur général honoraire du journal lui ayant succédé en 1968 « Le Havre Presse ».

Il meurt à l’âge de 93 ans.

Décorations :

  • Officier de la Légion d’honneur
  • Croix de guerre 1914-1918
  • Croix de guerre 1939-1945 avec étoile d’argent
  • Médaille militaire
  • Croix du combattant volontaire
  • Médaille commémorative des services volontaires dans la France libre
  • André Neufinck a été homologué FFC (Forces françaises combattantes), FFL (Forces françaises libres) et DIR (Déportés, internés de la Résistance). Il s’est vu attribuer, le 15 juin 1953 la carte CVR (Combattant volontaire de la Résistance).

Sources :

André Neufinck fut ainsi caricaturé sur le menu du banquet de l’Assemblée générale du 1er février 1958, dont l’invité d’Honneur était le général Paul LEGENTILHOMME. Il était habituel à cette époque que des caricatures illustrent les menus. Alex Ander, comme son collègue Marc, étaient des caricaturistes bien connus dans ces années-là, dont l’un faisait même des portraits sur le marché du Rond-Point (Merci à Philippe Manneville et Sylvain Barubé pour ces détails).

Écrit par : Jean-Michel Cousin

Le 02/09/2023