André MAURY


25 février 1892 Villeneuve-d’Olmes (Ariège) – 1983 Le Havre
Professeur de Sciences naturelles (1926-1958)
Conservateur du Muséum d’Histoire naturelle du Havre (1939-1958 ?)
Membre d’Honneur de l’Association


Collection personnelle

André Maury naît dans l’actuelle région d’Occitanie, dans une petite commune non loin de Lavelanet, dans ce pays d’Olmes haut-lieu de la tragédie cathare.

Devenu professeur de Sciences naturelles, il enseigne d’abord à Flers (Orne) puis à Sillé-le-Guillaume (Sarthe). En 1925 il est nommé assistant du doyen Alexandre BIGOT, professeur de géologie et de paléontologie à la faculté des Sciences de Caen. Une carrière universitaire semble s’ouvrir devant lui, qui ne paraît toutefois guère l’intéresser.

Dès 1926, il obtient d’être muté dans un lycée, et prend en charge la chaire des Sciences naturelles du lycée de garçons du Havre, où il restera pendant 32 ans et où il laissera le souvenir d’un « authentique savant d’une grande modestie » (Gérard VOGEL). Il publie quelques articles de vulgarisation, et soutient une thèse sur la faune marine. Il sera handicapé pendant ses dernières années d’enseignement par une surdité invalidante.

En 1939, il accepte de surcroît la charge de conservateur du Muséum d’Histoire naturelle du Havre. La seconde guerre mondiale ne va pas épargner ce bâtiment. André Maury écrira : « Le Muséum d'Histoire Naturelle du Havre se trouvait pendant la guerre dans une zone particulièrement dangereuse. Cependant, jusqu'à la date du 5 septembre 1944, le bâtiment et les collections qu'il contenait n'avaient que peu souffert des quelques 120 bombardements qui s'étaient abattus sur la ville. […] Naturellement, dès le début de l'occupation allemande, on avait procédé à la mise à l'abri des pièces les plus marquantes du Muséum. […] On aurait voulu tout évacuer. L'encombrement, […] l'insuffisance des moyens de transport, les exigences des occupants, le souci légitime de la Municipalité de s'occuper d'abord des vies humaines, interdisaient toute évacuation massive. […] Avec un personnel bien que réduit, un service de surveillance de jour et de nuit fut institué pour éviter les causes d'incendie. Mais que pouvaient ces dispositions de sécurité, qui avaient été efficaces jusque-là, contre l'avalanche de fer et de feu qui, pendant deux ou trois heures, devait s'abattre sur la ville, dans la soirée du 5 septembre 1944. Dans ce court laps de temps, par un pilonnage incompréhensible, toutes les richesses accumulées au Muséum pendant plus d'un siècle furent anéanties à jamais ». Par la suite, après le 17 octobre 1944, le personnel du Muséum procédera à des recherches dans les décombres, afin d'essayer de récupérer quelques objets ayant pu échapper au désastre, fouilles qui s'avéreront hélas peu fructueuses. Seules deux haches de pierre, vieilles de plus de mille ans et découvertes dans l'Indiana, seront retrouvées. Par bonheur, les dessins, aquarelles et manuscrits de Charles-Alexandre LESUEUR ainsi que les collections ethnographiques LE MESCAM, DELESSERT et ARCHINARD (peut-être les « pièces les plus marquantes » évoquées par André Maury) avaient été déposés dans le sous-sol du prieuré de Graville dès le début du conflit et ont ainsi été préservés. André Maury va s’atteler à la lourde tâche de reconstituer inlassablement les collections du Muséum, qu’il poursuivra jusqu’à sa mort, bien après l’âge de la retraite, nommé en 1982 par la Municipalité du Havre Conservateur honoraire.

Il serait fastidieux de dresser ici « la liste des conférences, communications, notes, articles, présentations qu’il fit au sein des sociétés savantes où il milita » (Gérard Vogel). Dès 1924, il avait adhéré à la « Société linnéenne de Lyon », en 1926 à la « Société géologique de Normandie et des amis du Muséum du Havre » (qu’il présidera de 1934 à 1976 avant d’en être nommé président honoraire), à la « Société française de Malacologie »… De 1945 à 1981, il sera alternativement président et vice-président de la « Société havraise d’Études diverses » (SHED).

Il meurt à l’âge de 91 ans. L’impasse Vic, à Graville, où il vivait, est renommée en 1983 passage André-Maury.

Sources :


Écrit par : Jean-Michel Cousin

Le 19/12/2022